Le RNI "certain" de remporter les prochaines législatives

Le parti de la colombe est en campagne. Aziz Akhannouch, président du RNI, était les 11 et 12 janvier, avec les militants de la région de l’Oriental. Les grandes lignes de cette opération séduction. 

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www.rni.ma

Un roadshow de grande envergure a été organisé par le Rassemblement national des indépendants (RNI) les 11 et 12 janvier dans la région de l’Oriental, mené par le président du parti Aziz Akhannouch. Ce dernier est déjà en  campagne électorale, épaulé par un nombre important de hauts responsables du parti, dont quatre ministres, Mohamed Aujjar, Rachid Talbi Alami, Moulay Hafid Elalamy et Lamia Boutaleb, en l’occurrence. En plus de la réunion du bureau politique du parti, le programme de ces deux jours a été riche en activités : rencontres avec les militants et sympathisants du parti, rencontre avec la jeunesse des Indépendants, et la célébration du nouvel an amazigh.

La « certitude » et la « confiance » ont été les maîtres-mots de ces deux jours. Les déclarations des ténors du parti, accueillies par les applaudissements de près de 3.000 sympathisants présents, ont tous mis en avant la capacité de la colombe à remporter les prochaines élections législatives, programmées pour 2021. « Le RNI remportera certainement les prochaines législatives, et ce grâce à la dynamique que vient de créer Aziz Akhannouch, et à l’érosion de la popularité du PJD », déclare fièrement Mohamed Aujjar, ministre de la Justice et membre du bureau politique du RNI, le 12 janvier à Nador lors de son intervention au Forum sur la participation politique des jeunes organisé par la Jeunesse des Indépendants.

Le patron du RNI a quant à lui rappelé l’importance de la région pour son parti. « La région de l’Oriental est le fief des Indépendants. Les Indépendants ont émergé de cette région il y a 40 ans et ont su, à travers les décennies, préserver leur place dans l’échiquier politique du royaume ». Il a ensuite convoqué les classiques : les difficultés d’accès à l’éducation et à la santé, la faiblesse des activités génératrices d’emplois. « Les dirigeants du parti sont bien conscients des défis auxquels sont confrontés les citoyens des régions éloignées et s’efforceront de leur trouver des solutions pratiques », promet Aziz Akhannouch, sans toutefois proposer des actions concrètes.

Le week-end, c’est opposition

« Aujourd’hui, je représente mon parti, puisqu’au sein du RNI, nous ne sommes pas toujours d’accord avec certaines décisions du gouvernement », souligne d’emblée Aziz Akhannouch lors de son mot d’ouverture du Forum de la Jeunesse des Indépendants, avant d’enchainer sur un déluge de critiques envers le gouvernement. « Les programmes gouvernementaux axés sur l’emploi n’ont pas créé suffisamment d’opportunités pour les jeunes, ceux axés sur la couverture médicale n’ont pas pu la généraliser sur l’ensemble des couches défavorisées, et la réforme de l’éducation n’a pas pu résoudre le problème de la déperdition scolaire ni améliorer la qualité de l’enseignement », a-t-il très justement souligné. Le chef de fil du RNI accuse : la persistance de ces problèmes est « délibérée » étant donné que « certains se servent de la misère des pauvres à des fins politiques ».

Mais tout cela est surmontable, selon lui. Par contre, le problème majeur qui « représente un réel danger pour la société marocaine » est la montée du « nihilisme et du discours obscurantiste » qui mènent à « l’intolérance, l’extrémisme et au terrorisme ». Un sujet dans l’air du temps, puisque déjà évoqué par le roi dans l’un de ses discours, et par le ministre de l’Intérieur lors de sa dernière intervention au parlement.« La lutte contre ces fléaux s’effectue par le recours à des programmes efficients ainsi que par l’attachement aux valeurs et traditions de la société marocaine », préconise Akhannouch.

« Asgass Ambarki »

La célébration du nouvel an amazigh, le 12 janvier, a constitué une occasion pour le patron du RNI de galvaniser les berbèrophones nombreux dans la salle. « Asgass Ambarki », dit-il en amazigh, déclenchant un hourra de joie.

Jouant sur la même fibre, Mohamed Aujjar, a présenté le projet de loi proposé par le groupe parlementaire du RNI à la Chambre des représentants, qui propose de faire du nouvel an amazigh une fête nationale. Il a également appelé le gouvernement à accélérer la promulgation de la loi-cadre sur la langue amazighe. « La reconnaissance des fondements identitaires et culturels du Maroc est le résultat des luttes historiques. Aujourd’hui, il faut revaloriser et renforcer ces acquis en ancrant la culture amazighe en tant que pilier majeur de l’identité nationale », conclut Mohamed Aujjar dans son opération séduction.