Tirer au clair la situation de la supposée entente des distributeurs, concernant le prix du carburant. Telle est la volonté du Conseil de la concurrence qui, depuis plusieurs semaines, multiplie les réunions avec syndicats et les groupes pétroliers.
Dans son édition du 9 janvier, L’Economiste informe que l’instance présidée par Driss Guerraoui prévoit d’entendre la compagnie Afriquia « en fin de semaine », ainsi que Total Maroc « pour la mi-janvier ». Deux auditions qui font suite à une saisine du ministre délégué chargé des Affaires générales, Lahcen Daoudi. À travers ces auditions, le régulateur souhaite avoir une vue sur l’ensemble des opérations et recouper les informations recueillies afin de « décortiquer la composition des prix de chaque société », explique le porte-parole du Groupe pétrolier du Maroc (GPM) à nos confrères de L’Économiste.
Les opérateurs tenus de remplir un questionnaire
Pour comprendre cette enquête, il faut d’abord voir dans ces auditions menées un certain doute du Conseil de la concurrence. Ainsi, le quotidien mentionne un courrier envoyé à Jean-Louis Bonenfant, directeur général de Total Maroc, où il y est fait mention de « l’existence d’une supposée entente sur les prix dans le marché du carburant ». Manière d’évoquer les doutes du régulateur sur les modalités de « distribution en gros » et qui avait fait l’objet d’une sortie remarquée, le 10 décembre, du ministre chargé des Affaires générales Lahcen Daoudi qui souhaitait « un plafonnement des marges sur le carburant ».
En plus des réunions programmées, le Conseil de la concurrence a joint un questionnaire de neuf pages aux douze opérateurs concernant des données générales. D’après L’Économiste, le document est composé de six rubriques différentes concernant les activités des acteurs de la distribution de carburants marocains. Ainsi, elles concernent les données générales et financières, mais aussi les chiffres liés aux prix pratiqués, à leur structure, tout comme les ventes, les importations et les ventes. Tour à tour, les douze opérateurs concernés devront se rendre au siège du régulateur avec le-dit formulaire et « tenus à mettre à disposition » les informations nécessaires.
Astreinte et coût du carburant
Par ailleurs, le régulateur réclame aux opérateurs les contrats de distribution et leurs avenants les liants aux stations-service. En cas de manquement ou d’absence à la convocation, les distributeurs pourraient être sanctionnés par « une astreinte dans la limite de 5% du chiffre d’affaires journalier moyen hors taxes par jour de retard », comme le prévoit l’article 40 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence.
Le quotidien informe également que les stations-service gérées directement ou indirectement par les sociétés sont également concernées par ces demandes d’information.
À rappeler que le Maroc, d’après un mémorandum du syndicat CDT remis au Conseil de la concurrence consommerait près de neuf millions de tonnes par an de produits pétroliers. Le gasoil reste le carburant le plus privilégié concentrant 65% des usages, contre 17 % pour le fuel. Le kérosène et l’essence suivent à 8% chacun. Dans un récent classement, publié le 7 janvier, par le site Globalpetrolprice, le Maroc est le quatrième pays arabe où le prix des carburants est le plus cher avec 1,07 dollar le litre, alors que la moyenne mondiale est de 1.08 le litre.