Après son approbation par la Commission des Affaires étrangères du parlement européen, le 21 novembre 2018, l’Accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne (UE) a franchi la dernière étape avant l’adoption finale en session plénière prévue en janvier prochain. La Commission du commerce international du Parlement européen (INTA) a adopté, par 25 voix pour, 9 contre et 2 abstentions, une proposition visant à étendre les préférences commerciales aux produits agricoles et de la pêche issus du Sahara.
Cette proposition fait suite à l’accord conclu entre la Commission européenne et le Maroc sur «la mise en place d’un mécanisme de traçabilité pour garantir que les produits venant du Sahara seront clairement traçables, afin d’assurer que les bénéfices liés à la baisse des tarifs aillent à la population locale et soient mesurable», mentionne le communiqué de l’INTA.
Après la libéralisation des échanges entre le Maroc et l’UE en 2013, cette décision a été portée devant la justice européenne par le Front Polisario. La Cour de justice de l’UE a décidé en décembre 2016 que l’accord agricole n’était «pas applicable au Sahara occidental» à moins que la région soit explicitement mentionnée dans le texte de l’accord.
Les eurodéputés ont souligné, dans la résolution accompagnant la recommandation pour l’approbation de cet accord, que «la population sahraouie a le droit de se développer dans l’attente d’une solution politique relative au statut du Sahara occidental». Ils ont également noté l’impact positif des préférences tarifaires dont le territoire a bénéficié entre 2013 et 2016 sur les secteurs de l’agriculture et de la pêche, sur l’investissement dans les infrastructures, la santé et l’éducation.
Du côté marocain, ce vote positif est le fruit des «efforts continus et inlassables » des parlementaires marocains de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, mais également «d’une mobilisation renforcée et une présence régulière et continue au sein du parlement européen», note Abderrahim Atmoun, président de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE, du côté marocain, dans un communiqué. Une manière diplomatique de saluer l‘opération commando du Maroc pour faire du lobbying à Bruxelles.La présence marocaine à Bruxelles est toujours sous la houlette effective d’Ahmed Reda Chami, en tant qu’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE, en dépit de sa nomination à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce dernier restera en charge de ce dossier jusqu’au vote par le parlement européen de l’accord agricole en janvier, et de l’accord de pêche en février.