Le tribunal de première instance d’Oujda a condamné, jeudi 29 novembre, quatorze militants du Hirak de Jerada à des peines allant jusqu’à trois ans de prison ferme. Mourad Hachem, Mouad Seghir, Anas Chater, Ahmed Belkhiri, Aissa Lebqaqla et Abdesslam Moughli ont écopé de trois ans de réclusion, tandis que six autres détenus ont été condamnés à un an de prison ferme. La Cour a également prononcé des peines de six mois de prison avec sursis à l’encontre de deux militants poursuivis en état de liberté provisoire, dont une femme, Dounia Cheikh.
Les détenus étaient poursuivis pour « manifestation non autorisée » , « jets de pierres » , « mise à feu volontaire de biens d’utilité publique » et « incitation à la désobéissance et à commettre des délits et des crimes ». Le 15 novembre, seize détenus du Hirak local avaient écopé de peines de prison allant jusqu’à cinq ans. Le même tribunal avait condamné, jeudi 8 novembre, huit autres détenus à des peines allant de trois à cinq ans de prison ferme.
En début d’année, cette ville sinistrée de l’Oriental a connu un mouvement de protestation après la mort de deux mineurs dans des puits abandonnés, fin décembre 2017, suivie de deux autres décès accidentels dans des conditions similaires. Suite à ces drames, les habitants réclamaient une alternative aux mines clandestines, dans lesquelles s’aventurent des centaines d’hommes pour extraire du charbon de façon artisanale et le vendre à des négociants locaux – surnommés localement les « barons » et dotés de permis de commercialisation.
Face aux protestations, qui ont duré de décembre 2017 à avril 2018, les autorités avaient annoncé une série de mesures pour relancer l’économie locale, promis de fermer les puits abandonnés, présenté un plan de reconversion pour créer des emplois et interdit toute « manifestation illégale ».