Le Maroc se drape d'orange pour dire non aux violences faites aux femmes

Campagnes, témoignages, lâcher de ballon… pour commémorer le 25 novembre, plusieurs initiatives dénoncent les violences faites aux femmes. Florilège.

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Le 25 novembre 1960, les trois sœurs Mariposas – des militantes politiques – ont été assassinées en République Dominicaine. Une date symbolique que l’Organisation des Nations Unies (ONU) choisira, près de quarante ans plus tard, en 1999, pour célébrer la Journée internationale de la violence à l’égard des femmes.


Au Maroc, ONG et  acteurs associatifs s’activent  également pour mettre les violences faîtes aux femmes sous les projecteurs. L’action la plus marquante est sans doute la campagne de la deuxième chaine 2M. Baptisée « Psst…9issti m3a tta7aroch » (Psst…mon histoire avec le harcèlement), cette série de 30 capsules, publiées quotidiennement à partir du 24 novembre, montre des femmes et des hommes de tous les âges et de différentes nationalités qui racontent en arabe, en amazigh ou en français « comment le harcèlement est devenu banal. »


Sur les plateaux de tournage de la deuxième chaine, les journalistes et leurs invités ont commémoré le 25 novembre en portant des écharpes orange. Une couleur choisie par les Nations Unies pour alerter sur les violences infligées aux femmes.


Les mêmes écharpes ont été portées par le président de la Chambre des représentants et quelques autres parlementaires. Quitte à confondre cette action de soutien aux victimes des violences avec la célébration du sacre de la Renaissance de Berkane en Coupe du trône, comme le rapporte TelQuel Arabi.


Même le Chef du gouvernement, Saad-Eddine El Otmani et le  Ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme M. Mustapha Ramid ont porté les écharpes pour commémorer le 25 novembre.


En mettant à profit la dynamique des mouvements mondiaux et des campagnes populaires à l’instar de #MeToo et #BalanceTonPorc, les Nations Unies ont choisi #EcoutezMoiAussi à l’occasion des 16 Jours d’activisme de cette année contre la violence à l’égard des femmes (du 25 novembre au 10 décembre). Une campagne pour mettre en avant la voix des femmes et des filles qui ont « survécu à la violence, qui défendent les droits des femmes jours après jour, et qui passent à l’action, un très grand nombre d’entre elles étant bien loin de la lumière des projecteurs et de la une des médias, » souligne l’organisation onusienne. Au Maroc, un lâcher de ballons orange biodégradables au Chellah de Rabat a été organisé pour marquer le lancement de la campagne.


D’autres institutions ont rejoint la campagne #EcoutezMoiAussi, notamment Bank Al Maghrib qui a décidé de projeter une lumière orange son siège historique au centre ville de Rabat.


A l’international aussi, des villes se sont prêtés au jeu #OrangeDay en illuminant leurs vitrines et leurs monuments en orange contre les violences faites aux femmes.

En Colombie, plus de 4000 bracelets fluorescents ont été brandis sur la Place de Bolivar, devant le Congrès colombien à Bogota pour soutenir la cause. Un nouveau record mondial inscrit au Guinness lors de l’événement « Lucis, initié par l’actrice colombienne Alejandra Borrero.


Même le football peut servir de moyen de dénoncer les violences faites aux femmes. Les acteurs de Serie A (Première division en Italie) – joueurs, entraineurs et arbitres –  avaient la joue grimée de rouge ce week pour témoigner de leur soutien aux victimes.