Une dizaine d'entreprises intéressées par la nouvelle zone franche d'Agadir

Une dizaine d’entreprises ont manifesté leur intention de s’installer dans la nouvelle zone franche de la région Souss-Massa, dont le décret a été adopté le 22 novembre en conseil de gouvernement.

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L'ancien ministre de l'Industrie, Moulay Hafid Elalamy, président de Saham. Crédit: Rachid Tniouni/TELQUEL

Le conseil du gouvernement a adopté le 22 novembre le décret 2.18.738 sur la création de la Zone franche d’exportation de Souss-Massa. C’est la huitième du genre au Maroc. Lancée en janvier 2018 en présence du roi Mohammed VI, dans le cadre d’une déclinaison régionale du plan d’accélération industrielle, il s’agit d’une zone franche de 305 hectares. Selon le Centre régional d’investissement (CRI) du Souss-Massa contacté par TelQuel, près d’une dizaine de dossiers ont déjà été déposés par des entreprises pour prendre part au projet de zone franche.

La première tranche des travaux sera entamée d’ici le premier semestre 2019 et devrait être livrée fin 2019 pour un lancement d’activité, selon la même source. Le projet sera géré par MedZ, filiale du groupe CDG. En amont, c’est le cabinet Naos consulting qui a mené l’étude qui avait été présentée lors d’un workshop dans la capitale du Souss courant octobre. Selon nos informations, le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy s’est rendu à Agadir le 14 novembre pour une réunion de suivi des projets. L’idée est de mettre sur pied deux « plateformes de performance ». L’une industrielle, l’autre agricole.

Le pôle industriel

Selon le ministère de l’Industrie, les premiers travaux porteront sur 50 hectares et regrouperont à terme 11 secteurs économiques: agroalimentaire, chimie, parachimie, plasturgie, automobile, énergies renouvelables, textile, industrie navale, aéronautique, IMME (Industries métallurgiques, mécanique et électromécanique) et matériaux de construction. Le tout pour un chiffre d’affaires estimé à 12 milliards de dirhams d’ici 2025. Le projet a pour but de créer à terme un véritable bassin de nouveaux emplois (24.000 d’ici 2025) dans cette région où 63% des actifs n’ont pas de diplôme et où 10% des habitants sont au chômage.

Ce développement est également rendu possible grâce à des avantages fiscaux dont bénéficieront les entreprises implantées dans la région. À savoir une exonération d’impôts sur les sociétés pendant une durée de 5 ans, puis une imposition à 8,75 % sur les 20 années suivantes d’exploitation, contre un impôt pouvant aller jusqu’à 31 % au-delà d’un million de dirhams de chiffres d’affaires hors zone franche. Seront également appliquées une exonération de TVA et de droits de douane sur les marchandises importées, une exonération de taxe professionnelle sur les 15 premières années et une exonération des actes d’augmentation de capital. Le tout dans le but de favoriser l’emploi et de rendre plus compétitives à l’export les entreprises qui opèrent dans la zone franche.

Il est aussi question de diversifier les secteurs d’activités dans la région qui repose majoritairement sur une agriculture et qui souffre de plus en plus du manque d’eau (87 % des stocks sont surexploités), malgré sa croissance soutenue (près de 10 % depuis 2010).

Le pôle agricole

L’objectif est aussi de faire de la région Souss-Massa une zone d’« exportation d’excellence » avec l’Agro-Valley, d’une part, qui sera le nouveau pôle d’exportation agroalimentaire à l’échelle nationale, et la Health & Beauty Valley, d’autre part, qui sera concentrée sur l’industrie cosmétique et la création de produits bio à forte valeur ajoutée (huile, crème, cosmétiques bio).

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