Le Maroc boycotté par Mohamed Ben Salmane ? Depuis le 22 novembre, le prince héritier de l’Arabie saoudite a entamé une tournée dans les pays arabes. Ce déplacement est la première sortie de MBS à l’étranger depuis l’affaire Jamal Khashoggi, dans laquelle il est accusé par la CIA, selon le Washington Post, d’être commanditaire du meurtre du journaliste. Abou Dhabi a été la première escale de Mohamed Ben Salmane dans cette tournée visiblement destinée à redorer son image après ce scandale à portée internationale. Aux Émirats arabes unis, MBS a rencontré le prince héritier de l’émirat d’Abu Dhabi ainsi que le ministre de la Défense, Mohamed Ben Zayed Al Nahyane.
Alors que la liste des pays concernés par la visite du prince de la monarchie du Golfe n’a pas été communiquée par le cabinet royal, une source diplomatique consultée par TelQuel affirme qu’il ne se rendra pas au Maroc, sans donner toutefois plus de détails sur ce « boycott » saoudien.
Selon des « sources diplomatiques » citées par Ledesk.ma, Mohamed Ben Salmane devrait se rendre au Bahreïn, en Égypte, en Algérie ainsi qu’en Mauritanie. De son côté, l’agence de presse tunisienne TAP, citant le conseiller auprès de la présidence de la République tunisienne, Noureddine Ben Ticha, a indiqué que le prince se rendra en Tunisie le 27 novembre.
Trois jours plus tard, le 30 novembre, MBS est attendu à Buenos Aires pour prendre part au sommet du G20, où il devrait s’entretenir avec Recep Tayyip Erdogan selon un porte-parole de la présidence turque. Il s’agira alors de la première rencontre entre les deux hommes depuis l’affaire Khashoggi.
Timides tensions ?
Officiellement, il n’existe aucune tension entre Rabat et Riyad qui a nommé, le 18 novembre, un nouvel ambassadeur au Maroc en la personne d’Abdellah Ben Saad Al Ghariri. Près d’un mois plus tôt, le roi Mohammed VI recevait le ministre de l’Intérieur saoudien, le prince Abdelaziz Ben Saoud Ben Nayef Ben Abdelaziz. Au menu des discussions lors de cette rencontre : les relations bilatérales entre l’Arabie saoudite et le royaume ainsi que des « derniers développements au niveau régional et international ».
On notera néanmoins que quelques mois plus tôt, en juin, l’Arabie saoudite avait soutenu la candidature américaine à l’organisation du Mondial 2026 et certaines sources affirmaient même que Riyad avait fait du lobbying en faveur de la candidature du trio nord-américain. Auparavant, le conseiller du roi Salmane et le président du Comité olympique saoudien et de l’Union des associations arabes de football (UAFA) avaient indirectement critiqué le Maroc à travers des sorties médiatiques.
Il n’est pas sans rappeler également que le roi Salmane ne s’est pas rendu, comme il a pourtant l’habitude de le faire depuis deux ans, à Tanger pour y passer ses vacances d’été. Le souverain saoudien avait alors privilégié Neom, la ville futuriste voulue par son fils et qui devrait ouvrir ses portes à l’horizon 2030.