Par Salima Yacoubi Soussane, correspondante à New York
Les Américains sont restés inflexibles jusqu’au bout malgré la volonté du reste du Groupe des amis du Sahara et de l’administration onusienne de proroger le mandat de la MINURSO d’un an jusqu’à octobre 2019.
Pour ces derniers, un mandat d’un an permettrait de renforcer la mission et la stabilité de la région, mais également d’offrir davantage de marge de manœuvre à Antonio Guterres et son envoyé spécial Horst Köhler.
Le secrétaire général de l’ONU s’est d’ailleurs déplacé à Washington la semaine dernière notamment pour évoquer le sujet et plaider pour un mandat plus long.
En vain. Pour l’administration Trump, les budgets onusiens en général et ceux des missions de la paix en particulier doivent être rigoureusement revus à la baisse. Ainsi les performances et les couts de la mission seront passés au crible.
À cet effet, et d’après les indiscrétions sur le texte de la résolution recueillies dans les couloirs de l’ONU, Antonio Guterres se voit à nouveau invité à faire des points trimestriels sur la situation au Sahara devant le Conseil de sécurité. Selon nos informations, la résolution en passe d’être adoptée l’encourage aussi à faire usage des nouvelles technologies et des données qu’elles permettent de recueillir pour évaluer de manière fiable les performances de la mission.
Nos sources ont également confirmé que le texte reprendra les termes de la mouture d’avril. Aussi « l’esprit de réalisme et de compromis » est toujours d’actualité, terminologie introduite par Peter Van Walsum pour exclure toute option non réaliste des négociations, et notamment l’indépendance du Sahara.
À l’instar de la résolution 2414 du mois d’avril, les membres du conseil maintiennent aussi la notion de « solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis ». L’ambassadeur marocain à l’ONU Omar Hilale avait rappelé le 16 octobre à l’ONU que la solution d’autonomie proposée répondait précisément à ces trois points.
Le conseil saluerait également dans sa résolution les efforts de Köhler en vue de négociations directes entre les parties. Le rendez-vous du 5 et 6 décembre à Genève pour une table ronde avec le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie est également bien accueilli par les membres du Conseil qui réitèrent la nécessité d’une plus grande implication des pays voisins. Une des demandes principales et historiques du Maroc est de voir l’Algérie s’asseoir à la table des négociations et admettre son rôle dans le conflit régional.
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