Le tribunal de première instance de Tétouan a condamné, dans la nuit du 17 au 18 octobre, un activiste local à deux ans de prison ferme pour « outrage aux symboles de la nation », « propagation de la haine » ou encore « appel à l’insurrection civile ». Son crime ? « Des publications sur Facebook, dans lesquelles mon client a exprimé sa colère suite à la mort de Hayat Belkacem », explique son avocat, Jabir Baba, qui indique que Soufiane Al-Nguad, un auto-entrepreneur de 27 ans, a été interpellé le 1er octobre puis poursuivi en état d’arrestation le lendemain par le Parquet.
Le 27 septembre dernier, Soufiane Al-Nguad avait relayé sur son profil Facebook, un communiqué des Ultras Matadores, dans lesquels ceux-ci annonçaient une manifestation avant le match opposant le Moghreb de Tétouan au Kawkab de Marrakech. « Votre présence est un devoir », commentait Soufiane Al-Nguad.
Le lendemain, l’hymne national a été sifflé par le public présent au stade Saniet Rmel et des drapeaux espagnols ont été arborés dans les tribunes. Après la rencontre, des incidents ont éclaté dans le centre-ville de Tétouan. « Mon client n’a ni fait l’apologie de la haine, ni insulté aucun symbole de la nation. Il a uniquement dénoncé la mort tragique de Hayat. La peine de deux ans ferme est extrêmement dure et exagérée », estime Me Baba.
Dix-neuf supporters du Moghreb de Tétouan sont poursuivis également dans le cadre des événements de la journée du 28 septembre. Parmi eux, neuf mineurs. Les chefs d’accusation vont de l’« outrage au drapeau national » à la « manifestation non autorisée » et la « destruction de biens publics et privé ». Les 19 ont été divisés en deux groupes, l’un comparaissant devant le juge tous les lundis et l’autre le lendemain.
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