Le secrétariat d’Etat au Commerce extérieur a tranché : les cahiers originaires de Tunisie seront bien taxés. Après sept mois d’enquête, le département de Rakiya Eddarhem a publié son rapport final le 11 octobre. Les conclusions confirment que les producteurs tunisiens se sont bien adonnés à des pratiques de dumping dommageables à l’industrie marocaine du cahier.
Bémol pour les industriels marocains : les droits de douane seront inférieurs aux droits antidumping provisoires appliqués jusqu’à présent. En attendant la fin de l’enquête, le secrétariat d’Etat avait fixé le 7 mars dernier des droits de douane provisoires à 33,77% pour la société Sitpec et à 51,06% pour Sotefi. A l’issue de l’enquête, ils ont été révisés à respectivement 15,69% et 27,71% .
Pour l’Association des Fabricants de Cahier au Maroc, ces taux ne suffisent pas à protéger l’industrie nationale. Dans un communiqué publié le 11 octobre, l’association estime que « la marge définitive fixée à 15% pour un exportateur tunisien semble sous-évaluée au regard de son comportement agressif, est loin d’être dissuasive et apparaît largement insuffisante pour protéger efficacement l’industrie marocaine. »
« De plus, compte tenu de l’importance du marché marocain pour les exportateurs tunisiens, qui représente étonnamment environ la moitié de leurs chiffres d’affaires dans le secteur des cahiers, il y a fort à parier que ces derniers n’hésiteront pas à user de pratiques douteuses visant à saper les effets correctifs du droit antidumping, » poursuit le communiqué.
Jusqu’à présent les importations de cahiers tunisiens représentaient 92% du total des importations de cahiers sur le marché marocain. Pour protéger ce marché vital pour les industriels tunisiens, le gouvernement du pays du jasmin avait décidé de porter l’affaire devant les instances internationales. Le 10 juillet, la Tunisie a déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), demandant l’ouverture de consultations avec le Maroc au sujet des droits antidumping perçus par le royaume sur les importations de cahiers scolaires originaires de Tunisie. L’affaire est toujours en cours.
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