PLF 2019 : L'exercice d’équilibriste de Benchaaboun

Présenté le 10 octobre en conseil des ministres, le projet de loi de finances 2019 allège le taux de l’IS pour les TPME et réinstaure une contribution de solidarité sociale ciblant les grandes entreprises.

Par

Le ministre de l'Économie et des Finances, Mohamed Benchaâboun. Crédit: MAP

L’élaboration de la loi de finances 2019 est un exercice particulièrement difficile. » C’est ce qui ressort du projet de loi de finances (PLF) 2019, selon le fiscaliste Mohamed Rahj. Présenté en Conseil des ministres, le 10 octobre, le texte – qui met davantage l’accent sur les secteurs sociaux – prévoit de nouvelles mesures fiscales, dont l’abaissement du taux de l’IS de 20 à 17,5 % pour les sociétés dont le bénéfice oscille entre 300.000 et un million de dirhams. « Une mesure censée donner un souffle à la petite entreprise mais surtout à l’emploi », nous explique l’universitaire.

à lire aussi

En parallèle, les sociétés dont le bénéfice net est supérieur à un million de dirhams seront assujetties à un taux de 32 % au lieu de 31 %. Selon le quotidien L’Economiste, la contribution de solidarité sociale a été réintroduite pour les sociétés dont le bénéfice est supérieur ou égal à 50 millions de dirhams (un taux de 2 %).

Instauré d’abord en 2012 pour taxer les grandes entreprises et les hauts salaires, cet impôt supplémentaire refait surface pour affronter les nouvelles contraintes budgétaires. « Le patronat avait accepté cette contribution pour quelques années avec la promesse de ne plus y revenir », rappelle Mohamed Rahj.

Qu’en est-il des dépenses ? « Il s’agit essentiellement d’éléments sous forme de cadrage des discours du roi, notamment en ce qui concerne l’enseignement et la santé », répond le consultant. Selon Médias24, « les secteurs sociaux absorberont un budget additionnel de 7 milliards de DH par rapport au budget précédent, dont +4,3 MMDH pour l’Education et +1,5 MMDH pour la santé publique. »

Autres chiffres présentés par le site d’information : les dépenses de compensation fixées à 17,6 milliards de dirhams, une hausse de la masse salariale de 3,3 milliards de dirhams par rapport à 2018, 6 milliards de dirhams sur trois ans consacrés au dialogue social et un milliard à la réforme des retraites. Quant à la mise en œuvre de la régionalisation avancée absorbera, elle absorbera 14 milliards de dirhams.

 « Il y a beaucoup de difficultés à boucler le budget 2019. On parle d’un financement extérieur de 12 milliards de dirhams mais il n’y a aucune précision sur sa nature. S’agit-il des dons du Golfe ? Il ont pris fin pourtant en 2018 », s’interroge le fiscaliste.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer