Seule on va vite, ensemble nous irons plus loin« . C’est sous ce slogan, qui reprend un vieux proverbe africain, que « Les Panafricaines » ont décidé de résumer leur action. Le 2 octobre, s’est tenue à l’hôtel Hyatt Regency de Casablanca la conférence de presse de présentation de la 2e édition de ce forum de femmes journalistes en Afrique qui se tiendra à Casablanca les 26 et 27 octobre. Une édition à laquelle prendront part plus de 200 journalistes venant de 54 pays du continent. L’événement aura pour thème les « Migrations africaines : une chance pour le continent, une responsabilité pour les médias ».
« Ce ne sera pas un forum ni une conférence, mais deux jours de travail durant lesquels nous allons décider ensemble de l’action que nous porterons cette année », a indiqué Fathia Elaouni, responsable de l’antenne de Radio 2M. Au programme : une première journée consacrée à des débats autour des différents thèmes choisis, avant l’élaboration d’un véritable plan d’action pour porter le traitement médiatique sur un plan plus juste. Des ateliers qui auront lieu « à huis-clos », rappelle-t-elle.
Selon Fathia Elaouni, le réseau des « Panafricaines » ambitionne de se positionner comme « une véritable force de proposition » et « d’ouvrir le débat public autour des questions de la migration ». Avec l’idée de donner un autre visage aux migrants : « C’est nous qui informons le grand public, nous avons donc une grande responsabilité », poursuit-elle.
Déconstruire les mythes autour de la migration
« Nous sommes aujourd’hui, 200 « Panafricaines » mobilisées pour une cause qui nous rassemble. Le sujet de la migration était presque une évidence pour nous toutes », détaille Fathia Elaouni. Une évidence tant le phénomène migratoire secoue la presse internationale avec la mise en avant par les médias « des tragédies humaines et d’une perception biaisée de l’image du migrant« . « L’actualité est sans cesse dominée par la migration. Ce mot rime, le plus souvent, avec drame, crise, guerre, pauvreté, conflit, pauvreté, déchirement… Autant dire le mot mort», poursuit-elle.
« Il est temps de déconstruire, un à un, les mythes associés à la migration […] qui est un phénomène naturel qui constitue la solution et non pas le problème », avait déclaré Mohammed VI au sommet de l’Union africaine au mois de janvier 2018. En reprenant les propos du souverain, Fathia Elaouni martèle : « Oui, la migration n’est pas une fatalité ».
C’est dans ce sens que les 26 et 27 octobre, les « Panafricaines » se rassembleront en groupe de travail avant de décider de la façon dont porter cette action. Parmi les questions abordées : corriger l’image du migrant aux yeux des opinions publiques, aborder la question des mineurs non accompagnés, ou encore favoriser une plus grande visibilité des questions migratoires spécifiques aux femmes, comme la mobilité féminine. Cette dernière représentant « plus de 50% des plus de 258 millions de migrants dans le monde. Pour la très grande majorité, elles migrent dans les pays alimentaires », détaille la responsable de l’antenne de Radio 2M.
Grand engouement
« Cette année sera celle de l’action pour « Les Panafricaines », avec une véritable feuille de route », poursuit Fathia Elaouni. Si le réseau compte se structurer de façon pérenne, la rédactrice en chef principale de la station radio explique également qu’il a été difficile se contenir à 200 membres, tant les demandes ont afflué. « On s’est arrêté au chiffre de 200, mais on aurait pu être 300, 400, tellement les journalistes femmes à travers le continent ont souhaité participer », souligne-t-elle. Des journalistes, mais aussi, cette année, des influenceuses africaines seront autour de la table pour donner à cette question migratoire un point de résonance à l’initiative des femmes.
Initié par le groupe 2M et porté par la station radio, ce deuxième événement peut s’appuyer sur les réalisations de sa première édition. Celle-ci avait réuni plus de 100 professionnelles des médias venant de vingt-trois pays et aboutissant, en mars 2017, à l’élaboration d’une Charte du réseau des femmes journalistes d’Afrique.
« L’africanité est une composante de la ligne éditoriale du groupe 2M », explique Salim Cheikh. À l’occasion de cette conférence de presse, le directeur général du groupe médiatique, qui s’apprête à fêter les trente ans de la chaîne privée en mars 2019, en a profité pour annoncer le lancement d’un nouveau programme télévisuel : « Continental ». Ce dernier sera un magazine hebdomadaire « porté aussi bien par des journalistes marocains que par une dizaine de correspondants présents en Afrique, détaille-t-il. Avant d’ajouter : « Ce programme aura pour objectif de parler de l’Afrique qui réussit ».
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