En déplacement officiel à Rabat, Consuelo Rumí, la secrétaire d’Etat espagnole à l’Immigration, a demandé au gouvernement marocain de « démonter le mensonge du rêve européen ». « C’est un rêve qui n’existe pas », a-t-elle souligné à l’issue d’une visite de deux jours dans la capitale marocaine. Un déplacement durant lequel elle s’est entretenue avec le ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, Mohamed Yatim ainsi qu’avec le ministre délégué chargé des MRE et de la Migration, Abdelkrim Benatiq et la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui.
« La patera n’est pas la solution », car « le chemin de l’irrégularité se termine mal« , a-t-elle insisté en faisant référence aux plus de 6.400 Marocains entrés illégalement en Espagne depuis le début d’année, rapporte l’agence de presse espagnole EFE. Selon Consuelo Rumí, les autorités espagnoles ont déjà commencé à renvoyer ces derniers vers leurs pays d’origine, « conformément aux accords établis » entre le Maroc et l’Espagne, mais elle a toutefois refusé de donner des chiffres sur le nombre de migrants marocains concernés.
Des demandes d’asile politique
Consuelo Rumí a également fait savoir que la majorité des migrants marocains, entrés en Espagne cette année, sont d’origine rifaine. « Bon nombre d’entre eux » ont demandé l’asile politique en Espagne, une question qui « préoccupe » le gouvernement ibérique a ajouté la secrétaire d’Etat espagnole, citée par EFE. Toutefois, selon elle, l’Espagne n’accordera pas d’asile politique aux Marocains puisque les habitants du Maroc ne peuvent être considérés comme tels.
Les demandes d’asile présentées par les Marocains originaires du Rif seront cependant traitées, comme la loi le stipule, a-t-elle ensuite tempéré.
Lors de sa réunion avec les ministres marocains, Consuelo Rumí a aussi affirmé que l’Espagne s’est engagée à « être la voix du Maroc dans l’Union européenne ». L’objectif étant que l’UE puisse collaborer « financièrement et matériellement » avec les pays qui soutiennent une forte pression migratoire.
Selon le ministère de l’Intérieur espagnol, l’Espagne a enregistré plus de 38.000 arrivées par voie maritime et terrestre depuis le début de l’année. Les autorités marocaines parlent, de leur côté, de 54.000 tentatives avortées de passage vers l’Union européenne depuis janvier.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer