Après Agadir, des sardines Connétable "made in Laâyoune"

Plus ancienne conserverie du monde, Chancerelle approfondit son implantation au Maroc. La conserverie bretonne devrait investir 4 millions d’euros dans la construction d’un nouveau site de traitement de sardines, à Laâyoune.

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Yassine Toumi/TelQuel

La conserverie Chancerelle, plus connue pour sa marque Connétable, devrait achever un investissement de 4 millions d’euros (près de 43 millions de dirhams) dans la construction d’une nouvelle usine de traitement de sardines, à Laâyoune. « Ce site nous permettra de transformer les sardines dès que les bateaux accosteront afin de maintenir la chaîne du froid et de contrôler au plus vite leur qualité », a expliqué le PDG de la conserverie bretonne, Jean-François Hug, aux Échos.

Selon le quotidien économique français, l’usine pourrait faire travailler des « centaines de personnes » dans un site grand de 4.000 mètres carrés. Il s’agirait de la seconde usine de Chancerelle dans le Royaume, après celle d’Agadir ouverte en 2009 et employant près de 1.000 personnes. Cette dernière a notamment vocation à « l’export et au marque des distributeurs », explique Les Échos.

La sardine, un produit exporté

La nouvelle usine de Laâyoune entre dans le processus d’acheminement de sardines pêché au large du sud marocain. Elle permettra de conserver la chaîne du froid, une fois les bateaux de pêche amarrés au port. Les sardines y seront « nettoyées, éviscérées et placées dans la glace avant leur transport pour le site d’Agadir », poursuit le quotidien économique français.

Basée à Douarnenez (Finistère, France), la conserverie tire « près de la moitié des volumes de sardines mis en boite » des eaux marocaines, rapporte Les Échos. Un phénomène lié à l’insuffisance de bancs poissons en France et à une main d’œuvre plus attractive dans le Royaume. Contactée par TelQuel, une source proche de la délégation de pêche maritime de Laâyoune explique « qu’une majorité des industriels de la filière halieutique exporte vers l’Europe ». Une activité créatrice d’emploi à plusieurs échelles, « de la simple activité de pêche, à la réparation de navires », explique notre source qui se réjouit du renouvellement en cours, mais pas encore voté par le parlement européen, du partenariat de pêche entre le Maroc et l’Union européenne (UE). « Cela va dynamiser l’activité économique et améliorer les normes techniques, notamment sur la traçabilité des espèces de poisson », affirme-t-elle.

Valorisation des produits

« Une trentaine de patrons de chalutiers marocains » auraient d’ores-et-déjà signé des accords de pêche afin d’alimenter  la conserverie en sardines. La glace nécessaire à la congélation à bord des navires sera fournie par l’entreprise bretonne : « Cela représente un coût, mais évite que les caisses de poissons soient stockées à température ambiante », explique Jean-François Hug.

Joint par TelQuel, le directeur régional de l’Office national des pêches (ONP) à Laâyoune, Khatari Ezaroili, abonde dans ce sens. « Il y a une meilleure valorisation des produits pêchés, notamment par les caisses de glace à bord des embarcations », explique-t-il. Des sardines valorisés et, donc, de « meilleure qualité », qui ont permis de compenser une baisse de volume de pêche dans la région. « On a connu beaucoup d’aléas en 2018 », indique Khatari Ezaroili. Avant d’ajouter : « Les conditions météorologiques défavorables ont entrainé des complications pour les pêcheurs d’aller en mer. Sur la période de mai à septembre, le volume a été fluctuant mais reste de l’ordre de 10.000 tonnes. »

D’après des chiffres avancés par le quotidien L’Économiste, la production nationale de la sardine « dépasse les 850.000 tonnes annuellement », dont 126.000 concernés par l’exportation des boites de conserve. 

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