Le chef de l’État français remettra une déclaration en ce sens à la veuve de Maurice Audin et annoncera «l’ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens», alors que la guerre d’Algérie est un des pans les plus douloureux de l’histoire récente de la France.
Militant communiste favorable à l’indépendance algérienne, Maurice Audin, mathématicien de 25 ans, a été arrêté chez lui à Alger le 11 juin 1957 par des parachutistes, car soupçonné d’héberger des membres de la cellule armée du Parti communiste algérien. Il est torturé à plusieurs reprises dans une villa d’El Biar, un quartier d’Alger.
Dix jours plus tard, Josette Audin apprend officiellement que son mari s’est évadé lors d’un transfert. Cela restera la version officielle jusqu’à ce que le président François Hollande affirme en 2014 que «M. Audin ne s'(était) pas évadé» mais était «mort durant sa détention».
La guerre d’indépendance algérienne, au bilan incertain du fait des disparitions, a été la source de nombreux traumatismes pour toute une partie de la société française. Emmanuel Macron, avec cette reconnaissance sur un cas particulier, va peut-être ouvrir la voie à une reconnaissance beaucoup plus large.
«Puisque la disparition de Maurice Audin résulte d’un système, elle n’est pas un accident, elle n’est pas une bavure(…) À travers la reconnaissance des responsabilités de l’État dans la disparition de Maurice Audin, par conséquent, les responsabilités de l’État dans toutes les disparitions de cette année 1957 à Alger ne sont-elles pas reconnues ?» s’interroge jeudi l’historienne française Sylvie Thénault, auteure notamment d’une «Histoire de la guerre d’indépendance algérienne» dans une tribune publiée sur le site The conversation.
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