« Le All Inclusive a le vent en poupe ! », déclare d’emblée, Fouzi Zemrani vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT). Pour ce professionnel du secteur, la majorité de la clientèle touristique au Maroc, qu’elle soit nationale ou internationale, penche généralement pour un produit touristique All Inclusive. « Aujourd’hui, le All In est une tendance. Pour les Marocains qui voyagent, c’est la formule idéale (…) C’est-à-dire que quand un client débarque dans un hôtel avec ses enfants, tout est payé d’avance, à savoir les nuitées, le petit-déjeuner, le déjeuner, le dîner, les collations, l’animation, etc. Le touriste n’a donc pas à se soucier des frais de son voyage tout au long de son séjour à l’hôtel », explique-t-il. Pour ce qui est des tarifs, tout dépend de la qualité de l’offre, de la ville et de la durée du séjour.
Historique
L’offre « Tout compris » ne date pas d’hier. « Le All Inclusive est une histoire qui a commencé dans les années 1960, durant lesquelles les premiers grands vacanciers ont exprimé une forte demande et le besoin de partir en famille. Pour ces vacanciers qui avaient des budgets assez serrés, avoir le prix tout compris et à l’avance était un véritable soulagement », raconte Othman Chérif Alami, PDG du groupe Atlas Voyages. L’exemple le plus similaire du cas marocain en All Inclusive est celui du Club Méditerranée. Le premier Club Med – « bâti en dur, parce qu’avant, c’était de simples huttes », précise-t-il – était une destination très prisée par les touristes français tout au long de l’année. « Et cela a marché pendant 20 ans. Après, le Club Méditerranée a créé les tridents et se développe aujourd’hui en quatre et cinq étoiles. Une véritable montée en gamme », souligne le patron d’Atlas Voyages.
A l’échelle internationale, les hôtels qui offrent des formules en All Inclusive ou les clubs de vacances ont commencé à se développer, d’ailleurs, autour de la Méditerranée, mais aussi dans les Caraïbes et les grandes côtes balnéaires du Mexique. Actuellement, ils sont présents également en Asie et dans des pays tels que la Thaïlande ou encore la Chine. De son côté, le Maroc a eu ses premiers Clubs Méditerranée All Inclusive, pour le marché français, à Al Hoceima, Cabo Negro, Tanger, Agadir et, ensuite, à Marrakech. Le Club Med est aujourd’hui présent seulement à Agadir, Marrakech La Palmeraie et dans le détroit de Gibraltar, avec son Resort Yasmina. Les Resorts Club Med proposent tous des séjours All Inclusive avec à la clé de nombreuses excursions pour visiter les alentours.
Offre pléthorique
Et c’est tout naturellement que le groupe Atlas Voyages s’est lancé, lui aussi, dans l’aventure du All Inclusive, suite à l’organisation, en 2004, des Assises du tourisme. « Avec notre partenaire français, nous avons créé, en 2005, le club Madina Club, à Marrakech, dont l’ouverture s’est opérée en avril 2006. Ce club réalise entre 170.000 et 200.000 nuitées par an. Suite au succès de cette première expérience, nous avons créé un deuxième club dans la ville ocre, le Resort Dar Atlas », raconte Cherif Alami. Depuis, l’agence de voyages a pris, il y a trois ans précisément, la gestion du Jardins d’Agadir Club qui dispose de 400 chambres. Et, en août dernier, « nous avons lancé un club All Inclusive premium, le Lixus Beach Resort, situé au cœur de la station balnéaire du Lixus pour l’ouverture d’un hôtel de 230 chambres, un projet qui était à l’arrêt depuis 10 ans », poursuit-il. Le groupe hôtelier Tikida s’est lancé lui aussi dans l’aventure All Inclusive. En partenariat avec l’espagnol RIU Hotels & Resorts, filiale du groupe TUI, l’entreprise Tikida a créé les RIU Tikida Club qui adoptent, également, l’approche commerciale du All Inclusive. Le groupe Tikida dispose aujourd’hui de plus de 2.920 chambres à Agadir (3 hôtels) et Marrakech (2 hôtels). L’entreprise compte ouvrir, en mai 2019, un établissement à Agadir, le RIU Tikida Palace Taghazout, qui disposera de 504 chambres. Autre opérateur de taille dans ce domaine, le groupe espagnol Iberostar. Spécialisé dans l’offre All Inclusive, il dispose de trois établissements à Agadir, Saïdia et récemment à Marrakech.
Une formule décriée
Si le All Inclusive fait le bonheur des hôteliers et voyagistes, il est très décrié dans certaines villes du royaume. Et pour cause, « le All Inclusive est excellent pour les hôtels qui sont excentrés ou en périphérie de la ville comme c’est le cas des établissements situés à la Palmeraie. Cela explique l’offre All Inclusive des hôtels situés dans ces zones. Mais que l’on propose du All In dans le centre-ville de Marrakech, par exemple, je trouve cela aberrant. Car dans ces cas-là, le tourisme ne fait pas vivre toute la ville, puisque le touriste reste otage de l’hôtel », estime Fouzi Zemrani vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT). Une vision qui n’est pas partagée par tout le monde. « Il y a des régions où, en dehors des hôtels, il n’y a pas d’offres touristiques. C’est le cas de la ville d’Agadir qui, hormis la plage et les hôtels, on ne peut pas parler d’un véritable positionnement touristique », explique un professionnel du marché.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer