Le Graal du 20e siècle était le pétrole, celui du 21e c’est la data », déclare Jalil Bensouda, directeur général du cabinet de conseil notamment spécialisé dans la transformation digitale, McKinsey & Company. Lors d’une conférence, le 20 juillet, sur le thème du « Potentiel du digital et de l’intelligence artificielle (IA) », le cadre et son associé, Yassine Sekkat, ont présenté plusieurs secteurs qui pourraient profiter des avantages de l’IA.
L’IA, une aubaine pour le secteur agricole
Grâce au croisement et à la collecte des données, qui permettraient la prédiction de fraudes, le secteur bancaire et la celui de la fiscalité pourraient bénéficier de l’intelligence des algorithmes. L’agriculture, elle aussi pourrait tirer profit du digital. Cela notamment en tirant parti de systèmes d’optimisation pour l’irrigation. Une aubaine « au vu du phénomène de stress hydrique qui touche le Maroc depuis plusieurs années« , avance Jalil Bensouda de McKinsey & Company Casablanca. Aussi, l’IA permettrait au secteur agricole d’améliorer son utilisation des engrais et des pesticides. L’industrie automobile, quant à elle, se verrait disposer de nouveaux circuits logistiques optimisés et pourrait ainsi fournir un service de maintenance « prédictive ».
D’autres domaines d’activité pouvant tirer avantage de ces nouvelles technologies ont également été identifiés par les deux spécialistes. A l’image de celui des télécommunications, des assurances ou encore de l’énergie. Les bénéfices de l’IA impacteraient également l’administration en « allégeant les interactions entre les citoyens et les administrateurs » et en créant ainsi « une communication plus fluide » dans le parcours fastidieux de la bureaucratie.
« Pour un emploi détruit, plus de 100 créés »
Si l’intelligence artificielle « suscite le buzz » et rebute certains, elle représenterait pourtant, pour le directeur général de McKinsey & Companys « une opportunité incroyable« . En effet, Yassine Sekkat considère l’intelligence artificielle comme « la réplication des capacités cognitives de l’homme par la machine » et comme un moyen d’aider les humains à analyser, créer, innover, prédire et fournir des réponses dans un champ des possibles quasi infini. Mais, un champ d’action à « délimiter afin d’en faire ressorti un besoin et une solution précise », estime Jalil Bensouda.
A ceux qui craignent que ces machines dotées d’une intelligence supérieure nuisent au besoin en capital humain en termes d’emploi, le directeur général du cabinet réplique : « Au contraire. Il s’agit d’une opportunité incroyable qui peut générer de nombreux emplois. Pour un emploi détruit, plus de 100 seront créés en contrepartie ». Donnant l’exemple de l’administration, il estime qu’une procédure bureaucratique allégée « générerait une hausse de l’attractivité et des investissements » en simplifiant la démarche d’implantation des entreprises au Maroc.
Et à Jalil Bensouda d’ajouter : « Il existe une vraie pénurie mondiale pour les profils spécialisés dans l’IA. Les data scientists, ingénieurs de la data et les architectes de la data, sont extrêmement demandés. Au vu de la situation de l’emploi au Maroc, ce secteur peut être une importante source de travail ».
Grâce au coût du matériel informatique en large baisse, les nouvelles technologies deviennent aujourd’hui à la portée du grand public. Un phénomène qui, aux yeux de Jalil Bensouda, rend ces algorithmes « prêts à l’utilisation », ainsi que l’intelligence artificielle « accessible pour le Maroc ».
Et de conclure : « Ce n’est pas uniquement pour la Silicon Valley. Il s’agit avant tout d’une réelle opportunité pour l’Afrique et le Maroc de rattraper son retard technologique. »
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