Le 9 juillet dernier, l’Association Nationale des Cliniques Privées indiquait avoir entamé un dialogue avec le ministère de la Santé au sujet des doléances financières des médecins privés. Le président de l’ANCP, le professeur Semlali, avait estimé le ministre Anass Doukkali et son secrétaire général Hicham Nejmi « à l’écoute et mobilisés pour trouver des solutions ».
Parmi les principales revendications portées par les médecins et cliniques privées, des allègement fiscaux et notamment une exonération des équipements médicaux de TVA, la revalorisation de la tarification nationale, des aides étatiques en matière de ressources humaines et de formation…« Les ressources humaines nous coûtent de plus en plus cher, l’accès au financement est lourd, le panier de soins est désuet, nous payons neuf impôts et 17 % de notre chiffre d’affaires va au fisc », avait estimé le président de l’ANCP.
Quel son de cloche du côté du ministère ? En marge de la conférence sur l’économie de la santé, organisée par la Chambre de commerce britannique, le 12 juillet dernier nous avons posé la question à son secrétaire général, Hicham Nejmi.
Des incitations conditionnées à l’étude
A la question de savoir si les mesures d’accompagnement et exonérations souhaitées pourraient être conditionnées à des installations dans des déserts médicaux, le Secrétaire général du ministère de la Santé, qui a pris ses fonctions il y a quelques mois, répond : « oui éventuellement, nous discutons avec les partenaires libéraux des possibilités de collaboration entre les deux secteurs ». Le responsable précise néanmoins que d’autres ministères sont impliqués dans le processus, notamment celui de l’Economie et des Finances concernant les aspects fiscaux. Et insiste: « les mesures d’accompagnement envisagées le sont toujours dans une logique d’incitation, comme l’a précisé monsieur le ministre. Il faudra trouver un moyen pour inciter les médecins à investir dans les zones reculées ».
L’offre de soin est en effet jugée « insuffisante et inéquitable » par le ministère, qui relève que « l’implantation du secteur privé est limité aux grandes villes ». La densité médicale et paramédicale est de 1,5 pour 1000 habitants, avec de grandes disparités entre les villes et les zones rurales. Les médecins de l’ANCP estiment quant à eux que « les investisseurs ne se bousculent pas du tout, certains sont même en train de se retirer ».
Les négociations en cours pourraient encore durer, le ministère précisant qu’il s’agit maintenant de « rentrer dans les détails ». Mais une chose semble décidée : les médecins privés n’auront pas gain de cause sans contrepartie.
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