Ce qu'il faut retenir de l'exposé de Said Amzazi devant le CSE

Le ministre de l'Education nationale s'est exprimé pendant plus d'une heure lors de l'ouverture, le 16 juillet, de la 14e session du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Au menu de cet exposé : pré-scolaire, abandon scolaire et réforme du baccalauréat.

Par

Rachid Tniouni

Bilan d’étape pour Said Amzazi. Presque six mois après sa nomination, et à quelques semaines de la rentrée scolaire 2018-2019, le ministre de l’Education nationale a effectué un exposé de près d’une heure et demie à l’occasion de l’ouverture de la 14e session du Conseil supérieur de l’éducation, du 16 juillet.

Le département ministériel compte actuellement près de sept millions d’élèves scolarisés au Maroc – divisés en 52% d’hommes et 48% de femmes, et 45% d’urbains et 55% de ruraux). Sur ce total, 6.033 986 étudient dans le public et 997.369 dans le secteur privé. 62% d’entre eux sont scolarisés au primaire, 34% au collège et 14% au lycée. Saïd Amzazi s’est félicité de l’augmentation de 15% du total d’élèves entre les années scolaires 2008-2009 et 2017-2018.

Taux de scolarisation

Pour ce qui est du taux de scolarisation, le ministère de l’Education nationale l’estime à 99,5% au primaire, 89,7% au collège et 65,8% au lycée. « Nous n’avons pas encore pu améliorer le score au lycée, car pour l’instant, l’âge de scolarité obligatoire est limité à 15 ans, plusieurs départs sont enregistrés après la 3e année du collège« , a expliqué le ministre.

Abandon scolaire

Said Amzazi a ensuite abordé la problématique de l’abandon scolaire, relevant la baisse du nombre de décrochages de 400.000 à 269.000 annuellement en quelques années seulement. Et d’ajouter : « Le taux d’abandon est actuellement de 1% au primaire, contre 12% au collège et 10% au lycée« , a-t-il affirmé. Le taux de redoublement, lui, atteint 12% primaire, 22% au collège et 14% lycée. « Dès la prochaine rentrée scolaire, plus aucun élève ne pourra réussir son année s’il obtient une moyenne générale inférieure à 5/10 au primaire et 10/20 au collège, contrairement à aujourd’hui« .

Réforme du pré-scolaire

Le ministre a également donné plus de détails à propos du programme de réforme du pré-scolaire, nommé « Notre avenir n’attend pas », et dont il avait présenté les grandes lignes le 12 juillet au Conseil du gouvernement. Il a rappelé le taux de pré-scolarisation actuel, estimé à 49%. En d’autres termes, sur 1,426 million d’enfants en âge de pré-scolarisation, seulement 699.000 sont inscrits dans des établissements pré-scolaires.

Le programme ambitionne un taux de pré-scolarisation de 100% au titre de l’année 2027-2028 et 67% à l’horizon 2021-2022, soit au terme du mandat du gouvernement actuel. Aujourd’hui, les établissements traditionnels (kouttabs, écoles coraniques…) sont les plus répandus avec 63% des établissements actifs contre seulement 13% pour le public. Ces établissements accueillent également la majeure partie des enfants pré-scolarisés, soit près de 460.000 enfants.

« A la rentrée prochaine, nous allons ouvrir 4.000 classes supplémentaires ce qui correspond à 100.000 places« , a promis Said Amzazi, indiquant que « cela passe par la requalification des salles vides dans les écoles primaires« . Le programme « Notre avenir n’attend pas » espère enrôler annuellement 700.000 enfants dans le pré-scolaire, former plus de 28.000 éducateurs et 950 référents pédagogiques dont le rôle est d’encadrer le travail des éducateurs, requalifier plus de 27.000 éducateurs, moderniser les établissements traditionnels…

Pour ce faire, le ministère a prévu une enveloppe budgétaire de 30,22 milliards de dirhams sur les dix prochaines années scolaires jusqu’en 2027-2028, soit une moyenne de 3,22 milliards de dirhams par an. 341 millions de dirhams seront dépensés dès l’année scolaire 2018-2019.

Réforme du baccalauréat

« L’accès aux grandes écoles d’ingénieurs dépend uniquement des résultats des examens régionaux et nationaux. Cela veut dire que l’université n’accorde pas de crédibilité aux résultats des contrôles continus« , a regretté Saïd Amzazi, qui a promis de réduire le nombre des filières – au nombre de 14 actuellement – et d’inclure la philosophie au baccalauréat professionnel. « Pourquoi le bac pro est la seule filière où la philosophie est exclue ?« , a-t-il questionné.

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