L’atmosphère était détendue, particulièrement entre Nizar Baraka d’un côté, et ses anciens collègues du gouvernement Mustapha Ramid et Mustapha El Khalfi de l’autre.
Mais, chez les istiqlaliens, une bonne partie des membres de la direction du parti n’étaient pas chez Saâd Eddine El Othmani pour les salamalecs et les petits fours. La délégation du parti d’opposition rencontrait le chef du gouvernement pour le relancer au sujet de sa proposition d’une loi des finances rectificative visant, par ses dispositions, à l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens et à booster l’emploi.
Alors que cette proposition de loi a été remise le 28 mai, Saâd El Othmani est resté vague lors de cette rencontre.
« Le chef du gouvernement nous a déclaré que certaines mesures, à même de répondre à nos propositions, étaient déjà à l’étude alors que d’autres devraient faire l’objet d’une réflexion plus approfondie », nous déclare Abdeljabbar Rachdi, membre de la direction du PI et qui a accompagné Nizar Baraka chez El Othmani. « Le pays n’a pas besoin actuellement de mesurettes, mais d’un pack de réelles mesures qui pourraient atténuer la tension que vit le pays », aurait répondu le SG de l’Istiqlal au chef du gouvernement.
Pour Nizar Baraka, les institutions politiques et élues doivent reprendre l’initiative et lancer un vrai débat concernant la protection du pouvoir d’achat. Sinon, c’est l’économie nationale qui se retrouve en péril comme l’a si bien démontré la campagne de boycott qui vient d’entamer son troisième mois.
Quid alors d’une éventuelle loi des finances rectificative comme le veut l’Istiqlal ? « Le chef du gouvernement a éludé la question, mais nous pensons toujours que sa mise en place est faisable en deux semaines », répond Abdeljabbar Rachdi.
Cette rencontre a eu lieu sur fond des sévères verdicts contre les activistes du Hirak, question qui a également été évoquée entre El Othmani et Baraka. « Nous avons signifié au chef du gouvernement qu’il s’agissait d’une supplémentaire pour passer à l’action avec des mesures concrètes », affirme notre interlocuteur.
Le texte rectificatif proposé par l’Istiqlal doit être débattu au sein de la majorité gouvernementale avant d’être au soumise au ministre de l’Economie avant d’être éventuellement adopté le parlement.
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