Et si on revenait 32 ans en arrière ? En 1986, le Maroc était l’un des deux représentants du football africain à la Coupe du monde, avec l’Algérie. La sélection marocaine, qui effectuait alors sa deuxième apparition au Mondial, était partie pour le Mexique avec l’objectif d’aller le plus loin possible. Une mission accomplie avec succès puisque jusqu’à aujourd’hui, le parcours de Badou Zaki et ses coéquipiers de l’époque, menés par le Brésilien José Faria, est à ce jour la meilleure performance du Maroc dans une Coupe du monde.

Si en 2018, le Maroc s’est retrouvé dans le « groupe de la mort » aux côtés de deux ogres de la péninsule ibérique, en 1986, les Lions de l’Atlas avaient hérité d’une poule encore plus compliquée. La sélection nationale évoluait, en effet, dans le groupe F, avec le Portugal, l’Angleterre et la Pologne qui était arrivée troisième des deux précédentes éditions du Mondial.

Après un nul contre la Pologne, un autre contre l’Angleterre, le Maroc bat le Portugal 3-1 et devient la première sélection africaine à franchir les phases de poules. Les buteurs de l’époque ne sont autres que Abderrazak Khairi, auteur d’un doublé (19’, 28’) et Merry Krimau (62’). Le but portugais a lui été inscrit par Diamantino Miranda (80’).

Le Portugal est éliminé dès le premier tour, alors que le Maroc finit premier du groupe, sans concéder la moindre défaite. Les Anglais, eux, terminent deuxièmes devant la Pologne.

« En Coupe du monde, il y a des équipes qui jouent pour le titre, comme l’Allemagne ou l’Argentine, et celles qui veulent juste participer. Nous étions de cette catégorie », a confié à l’AFP récemment l’ancien attaquant du Maroc, Aziz Bouderbala. « Alors, passer le premier tour, c’était bien un exploit ».

Le Maroc sera finalement éliminé en huitièmes de finale par la République fédérale d’Allemagne, après un but de Lothar Matthäus à la 87^e minute de match (0-1), sur coup franc.

Pour l’anecdote, Hassan II avait à l’époque demandé aux joueurs de la sélection de patienter un mois avant de rentrer au Maroc, pour qu’il organise tout un défilé à leur gloire, au Stade Mohammed V, à l’occasion de la Fête de la jeunesse. « Les gens nous attendaient par milliers à l’aéroport, près de 300.000 personnes étaient présentes au Stade Mohammed V et ses abords pour la réception organisée à notre honneur par feu Sa Majesté Hassan II », se souvient Bouderbala.

La FIFA avait de son côté parlé d’une « performance historique » du Maroc qui « illumine Mexique 1986 ».