L’affaire Taoufik Bouachrine continue de défrayer la chronique. Cette fois-ci, le fondateur d’Akhbar Al Yaoum, poursuivi notamment pour viol et traite d’être humain, accuse le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, d’avoir distribué les procès-verbaux de la police judiciaire à ses collègues-ministres avant qu’il ne soit déféré devant le juge, ce qui constituerait une « violation de la présomption d’innocence ». C’est la teneur d’une lettre lue par Rachid Bouachrine, frère du journaliste, lors d’une conférence organisée le 9 juin.
Pour Taoufik Bouachrine, le ministre aurait agi ainsi par « peur pour son poste » et par crainte d’être « embarrassé vis-à-vis de l’opinion publique sur les raisons de l’arrestation d’un journaliste», rapporte Telquel Arabi. « Le ministre a relayé la version policière afin d’éviter toute contradiction, oubliant que la défense des droits de l’Homme commence par le respect de la présomption d’innocence », affirme le fondateur du quotidien arabophone.
Contactée par Telquel Arabi, une source proche de Mustapha Ramid rejette ces accusations : « Le PV de l’affaire Bouachrine est à la disposition de tout le monde depuis son défèrement par le parquet à la chambre criminelle». Et de poursuivre : « Ramid n’a donné les PV qu’à cinq personnes, parmi lesquels quatre journalistes qui lui (Taoufik Bouachrine,ndlr) sont proches et qui le soutiennent actuellement».
Selon cette source proche du ministre, Mustapha Ramid est également intervenu « auprès de qui de droit pour rendre les clés des locaux du journal » aux collaborateurs de Taoufik Bouachrine suite à l’arrestation du journaliste. L’ancien ministre de la Justice a également permis « à Bouachrine de signer les documents relatifs aux salaires des employés de son journal », affirme cette source proche du ministre d’Etat. Le procès de Taoufik Bouachrine reprendra le 13 juin prochain.
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