Ismail Alaoui en plein congrès du PPS: “Le boycott est une réaction saine de la société”

Alors que le 10e congrès du Parti du progrès et du socialisme (PPS) se tient du 11 au 13 mai, son ancien secrétaire général évoque la troisième candidature de Nabil Benabdallah à la direction de la formation, l'absence d'enjeux du congrès, ainsi que la campagne de boycott.

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Ismail Alaoui Crédit: Yassine Toumi/TELQUEL

Le PPS organise son 10e congrès, du 11 au 13 Mai. C’est le premier congrès après le limogeage par le roi de deux ministres de la formation politique – à savoir Houcine El Ouardi, ex-ministre de la Santé, et Nabil Benabdallah, ex ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville – en octobre dernier, suite au rapport de la Cour des comptes sur la gestion des projets de développement d’Al Hoceima.

Le parti, membre de la majorité gouvernementale pour la deuxième fois consécutive, va élire un secrétaire général lors de ce congrès. Ismail Alaoui, ancien secrétaire général du PPS pendant 13 ans, décrypte une  élection probable de Nabil Benabdallah, les enjeux de ce 10e congrès et donne son avis sur la question d’actualité, la campagne de boycott.

Telquel.ma : Quel regard portez-vous sur la candidature de Nabil Benabdellah pour un troisième mandat à la direction du parti ?

Moulay Ismail Alaoui: Il serait malvenu de ma part de lui faire un quelconque reproche puisque je suis resté à la tête du parti pendant 13 ans. Je ne vois pas pour quelle raison il n’aurait pas le droit de se porter candidat à un troisième mandat qui signifierait qu’il aura dirigé le parti pendant 12 ans. Il revient désormais au congrès (national du parti, ndlr) de décider s’il veut lui accorder sa confiance ou non, et ce dans le cas où il maintiendrait sa candidature.

Les décisions légales ou réglementaires n’ont pas d’effet rétroactif [le parti a modifié son règlement intérieur pour limiter le nombre de mandats de secrétaire général à deux, ndlr]. Or la décision de Nabil Benabdellah de postuler pour un autre mandat n’a été prise que lors du dernier congrès. Il est donc en droit de postuler à un troisième mandat.

Quels sont les enjeux de ce 10e congrès du PPS ?

C’est la question que je me suis posée quand j’ai entendu dire que Said Fekkak s’était porté candidat au secrétariat général. A-t-il un nouveau projet ? A-t-il des choses à apporter à la déclaration politique que le comité central a adoptée, à laquelle il a contribué et pour laquelle il a même certainement votée ? Quel est son apport ?

Je n’ai pas compris et je ne comprends pas ce genre de choses. C’est peut-être un problème d’ego. Je pense que c’est ce à quoi se résument les enjeux du 10e congrès du parti, à moins que certaines informations n’aient pas été portées à ma connaissance.

Nabil Benabdellah a affiché son soutien à la campagne de boycott visant Sidi Ali, Afriquia et Centrale Danone. Quel regard portez-vous sur ce mouvement et la réaction de l’Exécutif à son sujet ?

C’est une réaction tout à fait saine de la part de la société civile qui repose sur une nouvelle manière de communiquer. Le fait de demander une réduction des prix, étant donné le niveau de vie général de la population, est une revendication légitime.

Ce type de manifestation n’est pas nouveau dans notre pays. Entre 1953 et 1954, il y a eu un boycott qui a entrainé la baisse du chiffre d’affaires de la régie des tabacs. Le boycott est une manifestation soit à caractère politique soit à caractère économique et social comme c’est le cas à présent. Il faut écouter la vox populi et c’est aux responsables de prendre acte de cela. Pour ce qui est du gouvernement, est-ce qu’il va prendre des décisions pour protéger les capacités du niveau de vie de la population ou bien est ce qu’il va laisser les choses courir ? Ça, je n’en sais rien.

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