Portrait: Hicham Mellati, un éternel étudiant pour améliorer la politique pénale du Maroc

A moins de quarante ans, Hicham Mellati est devenu le plus jeune patron de la direction des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice. Portrait d’un homme qui suit les pas de Driss Dahak et de Mohamed Abdennabaoui.

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Hicham Mellati. Crédit: DR

C’est le 26 avril que Hicham Mellati a été nommé Directeur de la Direction des Affaires pénales des grâces au ministère de la Justice. Une confirmation plus qu’une promotion pour cet homme de 39 ans. «Il s’agit d’une sorte d’officialisation puisque Hicham Mellati occupait le poste, par intérim, depuis octobre 2017 quand Maitre Mohammed Abdennabaoui a été nommé patron du Parquet général», souligne une source au ministère de la Justice.

Ce titulaire d’une licence en droit de l’Université de Marrakech n’est pas nouveau au sein de la Direction des Affaires pénales et des grâces. Dès la fin des années 2000, il y a occupé plusieurs postes de responsabilité : chef de division de la justice pénale, chef de division des affaires des prisonniers et des droits de l’Homme mais aussi chef du service d’observation des phénomènes criminels.

Un éternel étudiant

Ces premiers pas dans la justice, Hicham Mellati les effectue en 2005 en tant que substitut du procureur à Taza. Une fonction qu’il occupe pendant trois ans avant de rallier Rabat où il est nommé substitut du procureur général près de la Cour d’appel avant de rejoindre le ministère de la Justice. Une carrière qu’il poursuit en parallèle de ses études. « Pendant toute sa carrière, il n’a pas arrêté les études et les recherches », affirme un de ses proches.

Dans le cadre de ses recherches cet homme très porté sur les études comparatives a également étudié les législations antiterroristes, les lois relatives aux médias et celles réprimant les délits boursiers et le blanchiment. C’est à ce titre qu’il a été associé à plusieurs chantiers de la réforme de la justice au Maroc comme la réforme du Code de la presse et celle de la justice.

En janvier 2012, lorsqu’il débarque au ministère de la Justice, Mustapha Ramid en fait l’un de ses principaux conseillers. Une fonction qu’il conservera au sein du cabinet du RNiste Mohamed Aujjar.  «C’est un homme de canaux. Quand vous avez affaire à lui, c’est le magistrat qui parle, mais sans trop forcer sur la langue de bois», affirme un avocat au barreau de la capitale. « A chaque fois qu’il y avait un problème avec les professions judiciaires par exemple (Adouls, notaires, avocats…, ndlr), il n’hésitait pas à prendre les devants. C’était un interlocuteur inespéré pour beaucoup de monde », poursuit notre source.

Sur les traces de Dahhak, Cherkaoui et Abdennabaoui

Hicham Mellati prend la tête d’une direction qui a vu se succéder Driss Dahhak (l’ancien secrétaire général du gouvernement) , Moulay Taïeb Cherkaoui (ancien ministre de l’Intérieur) et Mohammed Abdennabaoui (actuel patron du parquet). Des poids lourds qui ont marqué leur passage à cette direction qualifiée des plus « sensibles » du ministère de la Justice.

Aujourd’hui, et depuis que le Parquet général a été soustrait au pouvoir du ministère de la Justice, le poids de cette direction n’est plus le même: elle ne peut plus avoir un droit de regard sur le travail des procureurs ou leur donner des directives comme par le passé. « Mais elle reste très utile pour aider à améliorer la politique pénale du pays », rétorque une source au ministère de la Justice. Et, en matière de politique pénale justement, Hicham Mellati est  comme un poisson dans l’eau. Il prépare d’ailleurs une thèse de doctorat sur le sujet.

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