Le procès de Taoufik Bouachrine, directeur de publication du quotidien Akhbar Al Ayoum, se poursuit ce jeudi à la cour d’appel de Casablanca. Fait marquant de cette troisième audience, le juge révoqué Mohamed El Hini a défendu pour la première fois devant la cour les victimes présumées de Bouachrine, accusé, entre autres, de « viol« , « tentative de viol » et « traite d’êtres humains« .
« La défense et les victimes ont demandé à ce que je rejoigne ce dossier et c’est une preuve de confiance« , a déclaré le magistrat, cité par Telquel Arabi. « J’ai choisi de défendre les victimes sur la base de mes convictions d’avocat et de militant« , a-t-il ajouté. L’ex-juge estime que le fond du dossier est « juridique, et ne revêt aucun aspect politique« .
Évoquant les vidéos mettant en scène Taoufik Bouachrine et ses présumées victimes, El Hini avance qu’elles « appuient les charges » retenues contre le directeur de publication d’Akhbar Al Yaoum. Il a aussi déclaré avoir été « choqué » en lisant les procès-verbaux de l’affaire.
Quatre des neuf plaignantes étaient présentes à l’audience. Un certificat médical rédigé en allemand, fourni par l’une des plaignantes absentes, a fait l’objet d’un débat animé entre les avocats des deux parties. Mohamed Ziane, avocat de Bouachrine, s’est emporté en arguant que le certificat, qui expire le 3 avril prochain, était « falsifié » avant de traiter la victime présumée absente de »menteuse » et de « fraudeuse« .
Ce à quoi l’avocate Amina Talbi a rétorqué: « nous n’allons pas tolérer que les victimes soient terrorisées et blessées au sein de l’audience« . Un autre avocat des victimes a accusé Ziane de « ralentir le procès (…) en provoquant le chaos lors de l’audience« .
Une des victimes présumées, qui assistait à cette troisième audience, a été transférée à l’hôpital après s’être évanouie.
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