Quelques heures après la publication d’un communiqué du ministère de l’Intérieur prévenant qu’il est « habilité à interdire des manifestations illégales » à Jerada, des dizaines de mineurs ont entamé, à partir de 7 heures du matin, un sit-in ouvert dans les puits clandestins de charbon (descenderies) situés non loin du quartier F5 (Village Youssef) dans la périphérie de la ville.
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Des sources concordantes nous confient que le sit-in des mineurs a été soutenu par des habitants rassemblés tout autour des puits. Les mêmes sources indiquent que les forces de l’ordre, composées d’éléments de la gendarmerie royale et des Forces auxiliaires, sont intervenues.
« Face au refus des contestataires de quitter les lieux, les forces de l’ordre ont dû faire usage de la force publique pour les disperser« , nous explique-t-on. Des affrontements ont été signalés à cet endroit où plusieurs puits clandestins non clôturés subsistent.
Démentant la rumeur faisant état de la chute de 4 personnes s’étant précipitamment jetées dans des puits, une source au sein de l’hôpital provincial de Jerada évoque néanmoins « 43 éléments des forces de l’ordre passés dans le service de radiologie« . Contactée par nos soins, M’barka Toutou, la présidente de la commune de Jerada, dément également des cas de blessures graves parmi les manifestants.
A l’heure où nous mettons en ligne, « le sit-in des mineurs se poursuit dans les galeries souterraines, tandis que les manifestants persistent à vouloir rester près d’eux« , d’après des acteurs associatifs présents sur les lieux du sit-in. Ils ajoutent que le dispositif sécuritaire a été renforcé par la présence d’hélicoptères sillonnant les lieux des affrontements.
Pour rappel, la ville et province de Jerada connaissent des manifestations sans précédent depuis plus de trois mois. Elles ont été déclenchées par la mort tragique de deux mineurs dans une descenderie clandestine à Jerada le 22 décembre 2017, et se sont accentuées après le décès d’un troisième mineur le 1er février dernier.
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