Des mineurs qui dorment sur le sol dans l’entrée d’un centre d’accueil pour mineurs étrangers non accompagnés à Mélilia. C’est les images qui ont été diffusées hier sur la chaine espagnole La Sexta. Les pensionnaires du centre de la Purísima y témoignent des conditions dans lesquelles ils vivent.
Cette ancienne caserne militaire est adaptée pour accueillir en moyenne 170 mineurs. Pourtant, plus de 500 jeunes y sont logés en ce moment, explique José Enrique Monrosi, le journaliste de La Sexta qui a eu accès au centre.
Deux mineurs par lit pour les plus chanceux, les autres dorment à même le sol, parfois sur des matelas. Les migrants qui vivent là assurent qu’au moment d’aller dormir, il est très difficile de se déplacer dans le centre, tellement il y a des gens allongés à même le sol.
Un mineur guinéen de 15 ans qui a quitté son pays à l’âge de 13 ans dans le but de se rendre en Europe pour y poursuivre des études témoigne : « je dors dans une chambre avec 7 ou 8 autres personnes, on n’a pas de vêtements, très peu de nourriture, et l’eau des douches est froide« .
Dénonçant cette situation, le parti Izquierda Unida a réclamé une enquête sur ce centre qui bénéficie d’un financement de cinq millions d’euros par an selon un membre de la formation politique intervenant dans le reportage. La situation dans ces lieux interpelle d’autant que deux mineurs ont récemment trouvé la mort dans les centres de migrants de Mélilia, selon La Sexta.
Plusieurs jours après avoir demandé des explications au gouvernement de Mélilia, le journaliste José Enrique Monrosi, sans réponse, décide d’interpeller Daniel Ventura, conseiller du bien-être social de Mélilia et responsable du centre la Purísma. L’homme refuse toute interview.
Dans la vidéo, on peut voir le journaliste courir après la voiture dans laquelle se trouve Ventura. A travers la fenêtre, le journaliste demande « vous n’avez pas 20 secondes pour répondre à une question ? » Mais la voiture continue son chemin, ignorant complètement le journaliste.
En janvier 2018, Daniel Ventura avait déclaré que « des mineurs meurent, mais je ne recevrais pas leurs parents. Ils n’avaient qu’à chercher leurs enfants, pas leurs cadavres« . L’homme, qui n’avait pas pris le temps de répondre au journaliste a réagi sur Twitter, après la diffusion du reportage sur la chaîne espagnole.
No hubo 20 segundos porque estarían perdidos y no serviría para nada. Suelen recoger la información más catastrofista posible. Q hay muchos niños, 500 en ese centro, ya lo hemos anunciado muchas veces. Les aseguro q bien atendidos. O están mejor en cuevas y solares?
— Daniel Ventura (@danielventurari) February 27, 2018
« Je n’avais pas 20 secondes, car cela n’aurait servi à rien. Ils ont l’habitude de relater l’information la plus catastrophique possible. Qu’il y a beaucoup de mineurs, 500 dans ce centre, nous l’avions déjà annoncé à plusieurs reprises. Je vous assure qu’ils y sont bien pris en charge. Ou alors seraient-ils mieux dans des grottes et terrains vagues?«
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