Une escarmouche entre avocats de la défense et de la partie civile a provoqué le report par le juge du procès des 54 détenus du Hirak, jeudi soir à la Cour d’appel de Casablanca. Ahmed Hakimi, poursuivi entre autres pour « participation à l’organisation de manifestation non autorisée » et « outrage aux forces de l’ordre », comparaissait pour le deuxième jour consécutif devant la cour présidée par Ali Torchi.
C’était au tour de la partie civile, représentée par Me Housni Kerrout, d’interroger l’accusé sur les circonstances des manifestations du Hirak. « Vous souvenez-vous d’avoir mentionné lors de la séance précédente la présence de mercenaires (baltajis) dans certaines manifestations?« . La question de Me Kerrout, qui a insisté sur le terme « mercenaires », a irrité la défense. L’avocate Souad Brahma a ainsi estimé que la démarche de Me Kerrout était digne des « méthodes des services de renseignements« .
Me Kerrout, réputé pour ses envolées lyriques et son caractère de dur à cuire, n’a pas caché son courroux. « Les renseignements sont bien mieux que toi », a-t-il hurlé à la face de sa consoeur, demandant au juge de consigner les propos de la défense. S’ensuivit une virulente joute verbale de plusieurs minutes entre les deux parties, qui se sont renvoyé les accusations d’insultes et d’outrage, le tout sous le regard impassible d’Ali Torchi.
Ni l’intervention du substitut du procureur Hakim El Ouardi ni celle du bâtonnier Me Abderrahim Jamai n’ont calmé les ardeurs des avocats, qui ont continué à s’écharper après la levée de la séance par Ali Torchi, et l’annonce du report du procès à ce vendredi.
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