L’appel d’offres lancé par Lamia Boutaleb après l’affaire Southbrige jugé "infructueux"

À la suite de l'affaire Southbridge, la secrétaire d'État au Tourisme a lancé en octobre un appel d'offres pour la réalisation d'une étude sur le tourisme. Appel jugé infructueux par son équipe, car "il n'y avait pas d'offre qui répondait techniquement aux qualités requises".

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Lamia Boutaleb en compagnie du ministre du tourisme Mohamed Sajid. © MAP

Lamia Boutaleb avait suscité une vive polémique l’été dernier en confiant de gré à gré un marché de plusieurs millions de dirhams au cabinet Southbridge, appartenant à Hassan Belkhayat, son collègue au bureau politique du RNI. La secrétaire d’État au Tourisme avait fait marche arrière en publiant le 31 octobre, un appel d’offres pour la réalisation d’une étude sur le secteur.

L’objectif était de « mettre en place et animer un dispositif qui devra permettre d’assurer un pilotage efficace des chantiers, programmes et projets portés par le département du tourisme », précisait le département de Boutaleb dans le cahier des prescriptions spéciales.

Deux mois plus tard, retour à la case départ. « L’appel d’offres a été jugé infructueux« , nous confie un professionnel du tourisme. Les raisons ? Du côté du ministère, c’est motus et bouche cousue. Le cabinet de la secrétaire d’État nous renvoie vers la direction de la stratégie et de la coopération. Direction dont le responsable, Tarik Sadiq, dit ne pas être « habilité à parler à la presse« . Il confirme néanmoins qu’il n’y avait « pas d’offre répondant techniquement aux qualités requises« , sans plus de précisions.

Il s’agissait de la deuxième étude commandée par le ministère du Tourisme depuis 2016. L’année dernière, Lahcen Haddad, le prédécesseur de Mohamed Sajid à la tête de ce département, avait confié la réalisation d’une étude sur la Vision 2020 au cabinet Boston Consulting Group (BCG) pour 7 millions de dirhams, nous avait confié l’ancien ministre.

Il était question d’établir un diagnostic à mi-parcours de cette stratégie, pour évaluer et analyser les progrès enregistrés sur la période 2011-2015 ainsi que les démarches et mesures d’accompagnement de l’opérationnalisation des chantiers de la vision 2020. L’objectif était aussi d’analyser des tendances internationales du secteur du tourisme, de la demande y afférente, de l’offre et de la concurrence à l’horizon 2020.

Dévoilées aux professionnels du secteur touristique en juin dernier, les conclusions de l’étude avaient en partie été adoptées par le département de Mohamed Sajid. Et c’est BCG qui devait ainsi accompagner la nouvelle équipe du ministère. Mais sitôt arrivée au ministère du Tourisme, Lamia Boutaleb a choisi de confier, sans appel d’offres, le marché au cabinet Southbridge, créé à peine trois mois plus tôt par son collègue du RNI Hassan Belkhayat.

« Lorsque Southbridge est entré en jeu pour réaliser une nouvelle étude, la secrétaire d’État a expliqué au cabinet BCG que, désormais, ils ne s’occuperaient que de l’aspect stratégique, l’aspect opérationnel devant rester sous le contrôle de Hassan Belkhayat« , nous expliquait en novembre une source proche de la secrétaire d’État. Contrainte de revenir sur ses pas après le scandale, Lamia Boutaleb a lancé fin octobre ce nouvel appel d’offres, avec la suite qu’on sait.

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