Une première mouvementée pour le parti de la lampe. Ce week-end, le PJD faisait élire, après son 8e congrès du 9 et 10 décembre 2017, les membres du nouveau bureau du Conseil national. Considérée comme le « parlement du parti« , cette instance dirigée par Driss Azami Idrissi est dominée par des proches d’Abdelilah Benkirane.
C’est le cas d’Abdelali Hamidine, maintenu au poste de secrétaire général du Conseil national. À ses côtés, siégeront le chef de la Chabiba du parti Khalid El Boukaraï, la députée Amina Mae El Ainin, ainsi que Karima Boutkhil, présidente de l’arrondissement de Tabriquet à Salé, fief d’Abdelilah Benkirane. Ces quatre cadres étaient favorables à un troisième mandat consécutif de l’ancien chef du gouvernement à la tête du PJD. Ils ont été écartés du Secrétariat général après l’élection de Saad Eddine El Othmani à la tête du parti.
Abdelilah Benkirane, qui effectuait sa première apparition publique depuis le congrès du parti, a déclaré qu’il prenait part à ces assises « comme simple membre du Conseil national« . Il a ainsi pris place au milieu de l’assistance et non sur les devants de l’estrade.
La question sensible de la « gratuité » de l’enseignement supérieur et le différend autour de la notion de mise à contribution des « familles aisées » dans son financement à l’avenir ont fait apparaitre les profondes divergences entre membres du PJD.
En réaction à la demande formulée par Saad Eddine El Othmani de réagir positivement au débat sur le projet de loi-cadre relatif au régime de l’éducation, Abdelilah Benkirane a préféré tacler son successeur à la Primature. « Le seul organe autorisé à ratifier ce projet de loi dont j’ai moi-même validé l’élaboration en 2015 est le Conseil des ministres« , a-t-il notamment déclaré devant ses pairs.
Devant les pro-Benkirane, El Othmani sur la défensive
Autre sujet de discorde, le rejet par le Conseil national du PJD d’un amendement des statuts proposé par El Othmani. Le texte proposait de faire annuler une disposition interne rendant incompatible le cumul d’une responsabilité de secrétaire régional, provincial ou local du parti avec celle de la présidence d’un conseil communal ou d’une chambre professionnelle.
Vivement interpellé sur le retard dans le remplacement des postes vacants au sein du gouvernement après les limogeages du 24 octobre dernier, Saad Eddine El Othmani a en outre confirmé vouloir maintenir la place du PPS au sein du gouvernement.
« L’un de nos principes est de rester fidèles à nos engagements. Nous ne reviendrons pas sur nos promesses, quelles que soient les pressions qui peuvent s’exercer« , assurait-il. Il a également nié « toute tentative de faire obstacle à la formation du gouvernement par l’un des partis alliés au sein de la coalition« .
Enfilant la casquette de chef de la majorité gouvernementale, El Othmani a annoncé aux membres du Conseil national qu’il a rencontré vendredi dernier le chef du PSS, Nabil Benabdallah, pour rediscuter des propositions des ministrables émises par le parti au livre.
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