Plus de 200 personnes ont été arrêtées et des dizaines blessées lors de heurts qui ont éclaté dans plusieurs villes de Tunisie, a indiqué le ministère de l’Intérieur, mercredi, après une deuxième nuit de troubles sociaux alimentés par des mesures d’austérité.
Un supermarché Carrefour de la banlieue sud de Tunis a été pillé, a confié à des radios locales le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khlifa Chibani, ajoutant que 49 policiers avaient été blessés lors des échauffourées à travers le pays. 206 personnes impliquées dans les troubles ont été arrêtées.
Dans la soirée puis la nuit, la police et l’armée ont été déployées dans plusieurs villes de Tunisie, dont Tebourba, à 30 km à l’ouest de Tunis, où un homme est décédé lors de heurts dans la nuit précédente. Hier, des centaines de jeunes sont descendus dans les rues après l’enterrement de la victime, mardi après-midi. La polémique perdurait sur les causes de la mort de l’individu, âgé de 45 ans, présenté par des manifestants comme un martyr, alors que les résultats de l’autopsie réalisée mardi n’ont pas encore été rendus publics. Le ministère de l’Intérieur a démenti qu’il ait été tué par la police, assurant qu’il ne portait aucune marque de violence.
Des incidents ont également eu lieu à Gafsa (sud), Kasserine (centre) ou encore Sidi Bouzid, d’où était partie en décembre 2010 la contestation sociale marquant le début des Printemps arabes. Ces échauffourées font suite à des mobilisations pacifiques contre la hausse des prix et un budget d’austérité entré en vigueur au 1er janvier, prévoyant de nombreuses hausses d’impôts.
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