La dernière audience du procès des détenus du Hirak a été riche en révélations. Comme le rapportent différents médias, dont Medias24 qui a suivi de près les audiences, Hakim El Ouardi, substitut du procureur général du roi, a dévoilé le 9 janvier les expertises médicales relatives aux accusations de torture mais aussi les détails des écoutes téléphoniques.
Alors que la défense mettait en avant des dénonciations de torture et mauvais traitement par des détenus du Hirak, El Ouardi affirme que ce sont « des allégations dépourvues de preuves qui ne trouvent aucun fondement dans les faits » rapporte Medias24. « La BNPJ n’avait pas besoin des aveux. La flagrance du crime a été établie par le son, l’image et les publications sur Facebook » dit-il.
Toujours selon la même source, « aucun des accusés n’a fait l’objet de violence physique lors de la garde à vue » selon l’expertise médicale à laquelle 22 accusés ont été soumis sur ordre du juge d’instruction. Concernant ceux qui ont été blessés lors des arrestations, El Ouardi argue que « l’arrestation n’est généralement pas une balade de santé ». Pour le cas de Nasser Zafzafi, il ajoute qu’« il y a non seulement résistance chez l’accusé mais aussi des informations faisant état de sa volonté de fuir en vue d’obtenir l’asile politique ».
Pour les écoutes téléphoniques, El Ouardi révèle que « 136 appels téléphoniques ou sms, ont été interceptés par la BNPJ lors de l’enquête précédant l’arrestation des 54 accusés dans le cadre des évènements d’Al Hoceima » écrit Medias24. La même source rapporte que le leader du Hirak Nasser Zafzafi engrange à lui seul « 69 communications interceptées » et ce depuis le 1er décembre 2016. Les interceptions ont été « autorisées par les procureurs généraux des cours d’appel de Rabat et d’Al Hoceima puis avalisées par les premiers présidents des mêmes juridictions ». El Ouardi parle alors d’échanges avec « des cellules madrilènes ou bruxelloises » du Hirak.
Poursuivi pour « non-dénonciation d’un crime portant atteinte à la sûreté de l’État », Hamid El Mahdaoui n’aurait pas été placé sur écoute. C’est sur la base d’une conversation « avec le recherché Ibrahim El Bouazzati » qu’il a été poursuivi, rapporte la même source.
Contacté par Telquel.ma, le comité de défense du Hirak refuse de commenter les propos du substitut pour ne pas dévoiler sa stratégie. « Nous allons répondre à El Ouardi car malheureusement ces propos ne sont pas sérieux mais nous le ferons devant la cour » nous explique Abderrahim Jamaï. Rendez-vous le 12 janvier pour connaître leurs arguments.
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