Le fonds d’Équipement communal (FEC) investit 3 millions de dirhams pour faire peau neuve

Le fonds d’Équipement communal (FEC) envisage de devenir une banque publique de développement territorial. Pour y arriver, il s'est offert les services PwC Advisory et WB consulting. Un marché de plus de trois millions de dirhams. Détails.

Par

Comment le FEC peut-il à élargir son champ d’application d’une banque dédiée aux collectivités locales à une banque publique de développement territorial ? C’est la question à laquelle doit répondre PwC Advisory et WB consulting, le groupement chargé de l’élaboration du plan de développement stratégique du FEC.

Le FEC se fait accompagner depuis fin novembre 2017 par ces deux cabinets de consulting  pour entamer ce vaste chantier de transformation. Cette nouvelle impulsion est portée par le nouveau gouverneur directeur général du FEC, Samir Tazi qui a été nommé à la tête de l’institution en juin 2017. Sur le cahier des prescriptions spéciales qui définit le cadre général de la mission des deux cabinets de consulting, le FEC explique qu’il « est appelé à s’inscrire, désormais, dans une dynamique de croissance soutenue afin de répondre aux nouveaux défis dictés par la mise en œuvre de la régionalisation avancée et aux exigences de déploiement des politiques publiques de développement ». La banque cherche à développer davantage sa relation avec les collectivités locales et renforcer sa compétitivité et son attractivité.

Mais ce que ne dit pas le document, c’est que ce plan est également une réponse au rapport de la Cour des comptes publié il y a huit mois et qui dresse un bilan des plus critiques envers la banque des collectivités locales.

Sans remettre en cause la gouvernance du FEC, les magistrats de la Cour des comptes ont estimé que la banque avait un apport limité pour le financement des collectivités territoriales, or il s’agit de sa principale mission. L’institution dirigée par Driss Jettou explique que « le FEC a été créée pour apporter son concours financier et technique à l’ensemble des entités du secteur public local (…). Cependant, il a été constaté que sa contribution dans le financement des projets des collectivités territoriales demeure très faible, ne dépassant pas l’ordre de 5 % du financement local, selon les données de 2013 ». Ce constat est à analyser à la lumière du développement des ressources financières gérées par les collectivités qui sont passées de 750 millions de dirhams en 1976 à plus de 33,5 milliards de dirhams en 2013 et de leurs investissements qui ont triplés entre 2003 et 2012 pour atteindre plus de 12 milliards.

« Le FEC n’a pas pu développer une ingénierie financière capable de faire de l’emprunt un vecteur de développement local », estime la Cour des comptes qui ajoute que l’établissement n’a pas su tirer profit de la position de quasi-monopole auprès des collectivités locales. Pour les magistrats, le FEC n’a pas cherché à « développer ses produits et ses modes d’intervention en faveur du secteur public local. En effet, le confort de commercialisation dans lequel il s’est installé conjugué à la quasi-absence du risque de recouvrement de ses créances a fait que les actions d’accompagnement des collectivités territoriales, notamment, dans le montage des projets et la post-évaluation, restent limitées ».

Ces lacunes devraient rapidement être comblées grâce à l’étude en cours. Car les cabinets de consulting sont justement appelés à travailler sur « l’adaptation de l’offre du FEC et de son cadre d’intervention aux besoins des différentes catégories de collectivités territoriales, la conception d’un nouveau dispositif d’assistance technique et d’accompagnement de ces collectivités, notamment la mise en place d’un cadre innovant d’ingénierie financière à forte valeur ajoutée », explique la documentation de l’appel d’offres. À travers cette nouvelle ingénierie, le FEC vise à mieux accompagner les CT, « en particulier les régions et grandes villes » qui prétendent « à des volumes de financements importants à des conditions avantageuses en termes de taux et de maturité ».  La nouvelle stratégie en cours d’élaboration vise aussi « l’optimisation des coûts de ses ressources financières et la réduction de ses taux de sortie, à même d’attirer davantage de clients face à une concurrence potentielle et de faire bénéficier un plus grand nombre de collectivités de ses concours », est-il expliqué.

Lire aussi: Le Fonds d’équipement communal émet un emprunt obligataire de 2 milliards de dirhams

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer