Interpellé ce mardi à la Chambre des conseillers, sur la politique des salaires, Saad Eddine El Othmani a promis une refonte du système dans la Fonction publique dès 2018, arguant que les fonctionnaires pesaient trop sur le budget de l’État. Le chef du gouvernement a déclaré que cette masse salariale a presque doublé en l’espace d’une décennie.
Ainsi, les salaires du public ont englouti en 2017 quelque 106 milliards de dirhams contre 66 milliards en 2006. Mais il y a une autre « aberration » à laquelle le gouvernement veut mettre fin, ou qu’il espère au moins atténuer. Le salaire moyen dans la Fonction publique représente 1,57 fois le salaire moyen dans le secteur privé alors que ce rapport est de 0,7 dans l’Union européenne et l’Asie centrale et 1,3 dans la région MENA.
El Othmani relève en outre que les salaires du public se déclinent en indemnités à hauteur de 72% alors que le salaire de base n’y représente que 28%. Pour les détails, le salaire minimal dans la Fonction publique est passé de 1.586 dirhams en 2007 à 2.800 en 2011 et à 3.000 dirhams depuis 2014.
Dans le secteur privé, Saad Eddine El Othmani a expliqué que le SMIG a augmenté de 15% et 10% respectivement en 2011 et 2014.
La réforme avec Benabdelkader
Pour les gros salaires de la Fonction publique, le chef du gouvernement a déclaré que ceux des secrétaires généraux des ministères par exemple ont été gelés depuis 1993 alors que ceux des directeurs centraux n’ont pas bougé depuis 1997.
Le gel des gros salaires a ainsi permis, selon El Othmani, de ramener le rapport entre le plus haut salaire et le plus bas à 16 en 2015 au lieu d’un rapport de 26 en 2007.
Cependant, une réforme globale des salaires est plus qu’urgente, estime Saad Eddine El Othmani avec cette grande ligne directrice qui consiste à préserver à la fois la compétitivité de l’économie nationale et le niveau de vie des citoyens.
Pour la Fonction publique notamment, il est question de revoir plusieurs critères de promotion, et donc de l’octroi des salaires: le rendement et l’expertise. Cette réforme sera menée par le département de la Fonction publique que dirige Mohammed Benabdelkader (USFP).
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