Lundi, pour la deuxième journée d’affilée, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées pour dénoncer « l’abandon » de la ville et « les conditions de vie difficiles » de ses habitants, a indiqué à l’AFP Said Zeroual, un responsable local de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Les manifestants ont notamment dénoncé « l’injustice » et la « marginalisation » de cette localité située à une soixantaine de kilomètres d’Oujda.
Âgés de 23 et 30 ans, deux frères sont morts vendredi en effectuant des prélèvements dans les galeries clandestines d’une mine de charbon désaffectée. Leurs corps ont été extraits samedi. Ces décès ont suscité colère et émoi au sein de la population locale et cette ville de quelques dizaines de milliers d’habitants est depuis en « effervescence ».
Les deux mineurs ont été enterrés en début d’après-midi, en présence de plusieurs centaines d’habitants, tandis qu’un important dispositif sécuritaire était déployé devant le cimetière Achouhada.
La ville de Jerada est connue pour avoir longtemps abrité une importante mine de charbon, où travaillaient encore quelque 9.000 ouvriers au moment de l’annonce de sa fermeture à la fin des années 1990.
L’activité minière constituait alors la principale ressource des habitants, dont le nombre est passé depuis cette date de 60.000 à moins de 45.000. « Chaque année, deux à trois hommes meurent en silence dans les mêmes conditions. Faute d’alternatives économiques, des jeunes souvent diplômés sont contraints de creuser des mines clandestines« , explique un acteur associatif local, cité par Yabiladi.
Selon des données du Haut commissariat au plan (HCP), l’organisme statistique marocain, Jerada est l’une des communes les plus pauvres du Maroc. Des projets économiques avaient été mis en oeuvre par l’Etat après la fermeture de la mine.
Mais « les alternatives n’étaient pas suffisantes (…), la ville n’a pas d’autres ressources, il n’y a pas d’emplois, pas d’usines. Les gens vivent dans la précarité, « , explique M. Zeroual.
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