Lors d’une cérémonie organisée ce vendredi 8 décembre à Rabat, l’UE et le Maroc ont fait le point sur un programme commun financé à hauteur de 25 millions d’euros par Bruxelles. Il a notamment permis une amélioration de l’accès aux services de santé et contribué au désenclavement des douars. 

À l’occasion d’une cérémonie organisée ce vendredi 8 décembre au ministère de l’Intérieur à Rabat, les principales conclusions du rapport d’évaluation du programme d’appui de l’Union européenne (UE) à la 2^e phase de l’Initiative de développement humain (INDH) ont été présentées.

Un soutien financier de 25 millions d’euros qui a permis le financement d’un programme commun au Maroc et aux 28, se focalisant sur la promotion d’activités génératrices de revenus (AGR).

Focus sur l’accès aux services de santé et le désenclavement des douars

Selon les conclusions de cette étude, menée dans les provinces d’Al Haouz, de Beni Mellal et de Meknès, les programmes de l’INDH ont permis l’humanisation des services de santé à travers l’amélioration de l’accès aux dispensaires qui ont eux-mêmes bénéficié d’une réhabilitation et d’une rénovation.

Des améliorations ont également été portées aux établissements de santé primaire ainsi qu’à l’équipement de certains centres de soins. Les programmes de l’INDH ont également permis l’acquisition d’ambulances et d’unités mobiles.

Le rapport précise également que l’INDH a permis d’améliorer la promotion de la scolarisation des filles. L’étude montre également qu’un intérêt particulier a été apporté au désenclavement des douars puisque 24,4% du montant de l’aide européenne ont été consacrés aux projets dans ce domaine.

L’INDH s’est également concentrée sur les projets d’approvisionnement en eau potable (AEP). 18% des projets dans ce domaine ont bénéficié de 25% des investissements de l’INDH dans la province de Beni Mellal.

Efficacité

Pour Emmanuel Layoun, consultant et expert en charge de l’étude, les structures de gouvernance de l’INDH ont joué un rôle essentiel dans la réussite des programmes. D’après lui, l’efficacité de cette gouvernance est prouvée par le fait que l’Intiative couvre « tout le territoire avec 44.477 projets, 12.777 actions, 8.800 AGR« , et a profité à « plus de 10 millions bénéficiaires« .

L’efficacité du programme a également été évoquée par Philip Mikos, chef des opérations auprès de la délégation de l’UE à Rabat qui, se basant sur des données du Haut-Commissariat au Plan, a affirmé « la pauvreté a été réduite de 30% dans les zones et les communes où l’INDH intervenait, en comparaison, 22 à 24% pour les autres

Intervenant également lors de cette cérémonie, le ministre délégué auprès du ministère de l’Intérieur , Nourredine Boutayeb, a vanté les mérites de l’INDH affirmant que l’Initiative est « un programme crédible et efficace de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale dans notre pays« .

Pour étayer son propos, le ministre a mentionné une étude de la Banque mondiale réalisée en 2016 et portant sur 36 pays dans laquelle le « Maroc est placé au 3^e rang des meilleurs programmes sociaux ». D’après la même étude, l’INDH est « considérée comme un modèle d’inspiration pour les pays de la région MENA ».

Lors de son intervention, le ministre a également rappelé qu’à l’issue du 12e anniversaire de l’INDH, un comité d’échange de bonnes pratiques en matière de lutte pauvreté incluant le Maroc et composé de de neuf pays qui sont le Sénégal, la République centrafricaine, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Bénin, le Burkina Faso, l’Union des Comores et le Congo sera constitué.