Le Maroc enregistre le meilleur taux de pénétration d'Internet en Afrique (rapport)

Selon Internet Society, l'économie autour du net progresse de manière significative en Afrique, mais elle ne représente encore en moyenne que 1,3% du PIB du continent.

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ISSOUF SANOGO / AFP

Selon l’étude « Promouvoir l’économie Internet africaine« , élaborée par l’ONG Internet Society (ISOC) sur l’évolution et l’utilisation d’Internet en Afrique, plusieurs pays ont réussi dans le développement de plateformes en ligne, favorisant ainsi la croissance des entreprises locales.

L’Internet Society, en collaboration avec l’Union africaine (UA), a récemment mis en place des lignes directrices sur la sécurité de l’infrastructure Internet pour le continent. Objectif: aider les États membres de l’UA à améliorer leur sécurité en matière d’infrastructure Internet.

Il ressort du rapport ISOC que le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et l’Égypte regroupent à eux seuls près de 50 % des centres technologiques actifs en Afrique, soit près de 157 centres. Avec ses 58,3%, le Maroc enregistre le taux de pénétration d’Internet le plus élevé en Afrique.

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Le rapport ISOC, qui repose en partie sur des chiffres de McKinsey Global Institute, relève qu’une plus large utilisation d’Internet et la numérisation de l’économie traditionnelle stimuleront la croissance économique en Afrique.

D’après Dawit Bekele, directeur Afrique d’Internet Society, « l’économie d’Internet présente une opportunité majeure pour l’Afrique. Cependant, l’Afrique a besoin d’une infrastructure Internet sécurisée et fiable, à laquelle les utilisateurs font confiance, pour que les grandes et petites entreprises, les gouvernements et les autres services sociaux soient présents en ligne« .

De plus, les disparités en matière d’adoption (accès et utilisation des technologies) sont assez importantes. En effet, si on enregistre des taux de 1,1% en Érythrée et 1,8% en Somalie, au Maroc ce taux d’adoption s’élève à 55%. Il est de 47% aux Seychelles et de 41% en Afrique du Sud.

Internet Society rappelle la nécessité, au vu de ce constat, de fournir des efforts afin de combler la fracture numérique et permettre ainsi de fournir des opportunités pour tous les individus et les entreprises de participer à l’économie d’Internet.

À titre d’exemple, l’économie kenyane d’Internet contribue actuellement à 3,6% de son PIB. D’autres pays en développement (PED) affichent des taux de 1,3%. Comparativement, aux États-Unis, le secteur d’Internet représentait 3,8% du PIB en 2012. Sur ce point, l’étude ne fournit pas de chiffres spécifiques concernant le Maroc.

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Suivant les données de la Banque Mondiale, le secteur d’Internet représente 3 à 5% de la force de travail dans les pays de l’OCDE contre seulement 1% dans les pays en développement. D’après l’institution, en plus des contributions au PIB, Internet permettra à l’Afrique d’enregistrer des gains en productivité dans différents secteurs d’activité, notamment la finance, l’éducation, la santé, la vente au détail, l’agriculture et les administrations publiques. Ces gains sont estimés entre 148 milliards et 318 milliards de dollars d’ici 2025.

Néanmoins, cette économie d’Internet est fragilisée par le nombre important de coupures d’Internet dans la région. En chiffres, pas moins de 56 coupures ont été enregistrées dans le monde, en 2016.

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