Lamia Boutaleb semble avoir retenu la leçon de l’affaire Southbridge. Après avoir confié l’été dernier un marché au jeune cabinet de consulting appartenant Hassan Belkhayat, son collègue au bureau politique du RNI, elle vient officiellement de faire marche arrière.
Le 31 octobre, le ministère du Tourisme a en effet publié un appel d’offres pour « la réalisation d’une étude de mise en place d’un dispositif d’accompagnement pour l’implémentation et le pilotage de la feuille de route du secteur du tourisme« . Étude que devait réaliser initialement le cabinet de son collègue Southbridge, et qui a provoqué un scandale en septembre dernier.
Ce que cherche Boutaleb
« Même si la destination Maroc a pu résister au contexte mondial et régional difficile, les réalisations sont en retrait par rapport aux objectifs fixés« , explique l’appel d’offres, insistant sur la nécessité d’une « opérationnalisation efficace » de la Vision 2020.
L’objet de l’étude? « Mettre en place et animer un dispositif qui devra permettre d’assurer un pilotage efficace des chantiers, programmes et projets portés par le département du tourisme », explique le document.
Le prestataire, qui sera choisi en décembre, devra notamment prioriser et hiérarchiser les projets en fonction des objectifs et orientations stratégiques, suivre l’avancement des projets en assurant un reporting et un « support opérationnel » de chaque projet, le tout en « concevant des tableaux de bord de pilotage pertinents« .
Le prestataire devra également désigner une équipe d’experts à même d’assister les responsables en charge des projets, entre autres missions. Coût estimé de l’étude: 8 millions de dirhams.
Et de deux !
Il s’agit de la deuxième étude commandée par le ministère du Tourisme depuis 2016. L’année dernière, Lahcen Haddad, le prédécesseur de Mohamed Sajid à la tête de ce département, avait confié la réalisation d’une étude sur la Vision 2020 au cabinet Boston Consulting Group (BCG).
Les objectifs étaient « l’évaluation et l’analyse des progrès pour la période 2011-2015 par rapport aux résultats attendus, le diagnostic et l’évaluation des démarches et mesures d’accompagnement de l’opérationnalisation des chantiers de la vision 2020 et l’analyse des tendances internationales du secteur du tourisme, de la demande y afférente, de l’offre et de la concurrence à l’horizon 2020« .
Dévoilées aux professionnels du secteur touristique en juin dernier, les conclusions de l’étude avaient en partie été adoptées par le département de Mohamed Sajid. L’équipe de BCG devait ainsi accompagner la nouvelle équipe du ministère.
Lamia Boutaleb en avait décidé autrement, se retournant en août dernier vers le cabinet Southbridge, créé à peine trois mois plus tôt par Hassan Belkhayat. « Lorsque Southbridge est entré en jeu pour réaliser une nouvelle étude, la secrétaire d’État a expliqué au cabinet BCG que, désormais, ils ne s’occuperaient que de l’aspect stratégique, l’aspect opérationnel devant rester sous le contrôle de Hassan Belkhayat« , nous confie une source proche de l’affaire.
Résultat: BCG a jeté l’éponge, laissant les commandes à Southbridge. Acculée à revenir sur ses pas après le scandale, Lamia Boutaleb n’a pas abandonné pour autant son intérêt pour une énième étude.
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