Les prix à la pompe des carburants ont enregistré une nouvelle hausse. Un litre de gasoil est vendu entre 9,5 et 9,7 dirhams selon les distributeurs et les stations-service. Le litre d’essence, lui, est commercialisé entre 10,38 et 10,56 dirhams.
Le gasoil, carburant le plus utilisé sur le marché marocain, tend à dépasser la barre symbolique des 10 dirhams alors qu’au début de 2016 (année de la libéralisation du marché) le litre se vendait à un peu plus de 7 dirhams. Ces augmentations suivent les tendances internationales où le baril de pétrole a enregistré une hausse continue sur ces derniers mois. La valeur du baril du Brent oscille entre 62 et 63 dollars, un des niveaux les plus hauts de ces deux dernières années.
Le plus inquiétant est que les perspectives, selon les experts internationaux, penchent vers la poursuite de cette tendance haussière à cause de la situation politique en Arabie Saoudite, l’un des principaux producteurs de pétrole. La purge menée par Mohammed Ben Salman en Arabie Saoudite sur fond de tensions entre Riyad et Téhéran (tous membres de l’OPEP) a eu un impact considérable sur les cours internationaux de pétrole.
La réunion de l’OPEP prévue le 30 novembre à Vienne sera décisive en ce sens que si tous les pays membres de l’organisation et ses partenaires décident de prolonger l’accord de limitation de la production au-delà de mars 2018, les prix se maintiendront à ces niveaux ou augmenteront.
En effet, l’objectif initial de cet accord, signé entre les pays exportateurs de pétrole et d’autres producteurs non membres de l’OPEP et qui a pris effet début 2017, était de rééquilibrer le marché mondial de l’or noir et faire remonter les prix.
Dans ce contexte international, le consommateur marocain est totalement exposé et vulnérable face à tant de volatilité. Avec une capacité de stockage limitée, une raffinerie à l’arrêt, les distributeurs s’approvisionnent à 100% sur le marché international, les prix à la pompe sont donc fortement corrélés aux cours mondiaux. S’ajoute à cela, l’asymétrie avec laquelle les opérateurs impactent les évolutions des cours sur les prix à la pompe.
L’enquête menée en mai 2017 par Telquel a démontré que les hausses sont répercutées sur les prix et sont donc assumées complètement et immédiatement (ou presque) par les consommateurs, alors que dans un scénario baissier, les distributeurs vont chercher d’abord à écouler leur stock acheté à un prix plus élevé.
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