Après le "Mohammed VI-A", l'Espagne va lancer à son tour son satellite

Dans la foulée du lancement du satellite marocain Mohammed VI-A, l'Espagne avance sur son projet de satellite civil SeoSat Ingenio. Il devrait être lancé d'ici peu dans l'espace, afin que le royaume voisin puisse scruter son territoire "sans dépendre d'autres pays".

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SeoSat Ingenio en construction par l'entreprise Sener. Crédit: Sener

« C’est le premier satellite ‘espion’ civil d’Espagne« . Ainsi titre le quotidien espagnol El Pais, le 16 octobre, dans un article qui fait le point sur l’avancée de la construction de SeoSat Ingenio, satellite d’observation de la Terre qui « est pratiquement prêt pour sortir dans l’espace« .

L’annonce est faite alors que le Maroc a lancé lui aussi son premier satellite le 8 novembre dernier. « Notre dissuasion s’est toujours basée sur l’avantage technologique, mais cet avantage rétrécissant, la dissuasion peut se diluer« , s’inquiétait un stratège militaire espagnol dans l’édition du 23 octobre du même journal. Il faisait notamment référence aux « séries de contentieux plus ou moins dormants« , tels que Sebta et Melilia ou les îles au large des côtes marocaines, « qui demandent de ne pas baisser la garde« .

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Le projet de satellite espagnol d’un coût final de 200 millions d’euros avait été lancé en 2007, cinq ans après la crise de l’îlot Leila (Perejil) qui avait failli dégénérer en conflit avec l’Espagne. Cette dernière n’avait pas pu avoir accès à des images satellitaires à temps, ces dernières étant délivrées à l’époque par un satellite français qui « mystérieusement, a souffert de problèmes techniques« , note El Pais.

Des détails de la taille d’une voiture

Avec le satellite SeoSat Ingenio, « l’intention était que l’Espagne soit capable de développer sa propre technologie pour scruter le territoire sans dépendre d’autres pays« , écrit El Pais. Équipé de deux caméras avec un dispositif de miroir, le satellite va atteindre un niveau de « précision à l’échelle du nanomètre », indique à El Pais Diego Rodríguez, directeur de Sener . Il permettra de voir les détails sur le terrain de la taille d’une voiture.

Lancé à 670 kilomètres d’altitude (contre 694 km pour le satellite marocain), il pourra couvrir tout le territoire espagnol huit fois par an. Le but de ce satellite est de faire une « couverture régulière des zones d’intérêt national« , indique le site de Thales Alenia Space qui travaille sur ce projet, notamment en fournissant l’électronique de l’instrument optique.

Il servira ainsi pour la cartographie, l’agriculture, la gestion des ressources naturelles, les urgences comme la détection des incendies ou détecter les constructions illégales. Des missions qui s’apparentent à celles décrites pour le satellite marocain, qui a une durée de vie de 5 ans, contre 7 pour le satellite espagnol.

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« L’instrument aura également des usages militaires, notamment en complément de Paz, un satellite radar du ministère de la Défense dont le lancement est prévu aux États-Unis en janvier 2018« , note El Pais. Le Centre national d’études en France soutient aussi que, de son côté, les images prises par le satellite Mohammed VI – A « peuvent aussi servir à localiser les installations militaires de pays adverses afin de planifier une intervention armée« . « Il nous permettra aussi de voir ce qui se passe à nos frontières« , avait averti l’ambassadeur Ahmed Réda Chami, le 26 octobre à Bruxelles. Le second satellite marocain sera lancé en 2018.

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