Le capital immatériel contribue à hauteur de 60% la richesse globale du Maroc. Selon la très attendue étude du CESE, ce capital doit être au cœur des politiques publiques.
« Où est la richesse?« . Rappelez-vous, le roi Mohammed VI en avait fait le thème central de son discours prononcé le 30 juillet 2014, à l’occasion de la Fête du Trône. Pour y répondre, le Conseil économique social et environnemental (CESE) devait élaborer, en collaboration avec Bank Al-Maghrib, une étude sur la valeur de la richesse globale du Maroc de 1999 à 2013.
Une étude très attendue, et qui vient d’être rendue publique par l’instance dirigée par Nizar Baraka. Celle-ci a permis d’évaluer cette richesse, d’analyser ses facteurs déterminants, de faire ressortir les défis présents et futurs à relever par le Maroc, et propose une nouvelle approche plaçant « le capital immatériel au cœur des politiques publiques« .
Les principaux leviers de cette approche ont pour but de développer la richesse globale du pays en assurant sa durabilité et permettant une distribution juste et équitable au profit de tous les citoyens et dans les différentes régions.
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La méthode de la Banque Mondiale, préconisée dans le rapport, montre que la richesse nationale regroupe d’une part des composantes matérielles (le capital produit, le capital naturel et les avoirs extérieurs nets) et d’autre part des composantes immatérielles.
Selon le CESE, qui a couvert dans son étude la période 1999-2013, la croissance annuelle moyenne de la richesse globale était de 4%, celle-ci est imputable principalement au capital immatériel (60%), suivi du capital produit (30%) et du capital naturel (10%). Néanmoins, la contribution des avoirs extérieurs nets est restée négative (-0,1%).
Structure de la richesse globale du Maroc
Le CESE souligne par ailleurs que « la création de richesse au Maroc reste tributaire de l’accélération de la croissance économique« , cette dernière ne pouvant être obtenue qu’à l’aide de politiques publiques mobilisant les potentialités matérielles et immatérielles du pays.
Composantes de la richesse globale du Maroc en 1999 et 2013
© CESE
La part du capital immatériel regroupe le capital humain, le capital social, le capital institutionnel, ainsi que le capital culturel et historique. Elle est passée de 77,7% en 1999 à 68,4% en 2013, principalement à cause de la hausse de la contribution des capitaux produit et naturel.
L’amélioration du capital immatériel refléterait les progrès réalisés, en particulier en matière de scolarisation et d’éducation, d’accès aux services sociaux, de réformes institutionnelles et de gouvernance, explique le rapport.
La richesse naturelle, constituée des terres de cultures et pastorales, des forêts, des ressources halieutiques, des ressources minières et énergétiques, ainsi que des aires protégées, a vu sa part s’améliorer. Elle est ainsi passée de 6% à 8,4%, durant la période 1999-2013, en raison de l’appréciation des ressources en phosphates, de 19,2% en moyenne annuelle, sous l’effet de la hausse importante des prix observée, notamment en 2008.
Pour ce qui est de la part du capital produit, qui est passée de 20,1% à 27,3%, elle reflète une progression annuelle moyenne de 6,3% du stock de ce capital.
Son évolution est le fruit des investissements importants dans les infrastructures économiques et sociales, ainsi que du développement des secteurs du tourisme et de l’immobilier.
Quant aux avoirs extérieurs, la position extérieure nette du Maroc est négative, avec un passif qui augmente, passant de -3,8% à -4,1%, entre 1999 et 2013, mais dont le poids dans la richesse globale est resté stable sur cette période.
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