Qui se cache derrière "El Sahara de Marruecos", le tube maroco-vénézuélien de la Marche verte?

En moins de 24 heures, la chanson "El Sahara de Marruecos", traduction de la célèbre "Sawt el Hassan" en espagnol, a déjà cumulé plus de 27.000 vues sur YouTube.

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Crédit : Facebook/ Tito Ramon Romero

Sous des roulements de tambours, la photo du chanteur vénézuélien Tito Ramon Romero et du directeur artistique marocain Badr Maskaoui, surnommé Pedro Hierro, apparaît en noir et blanc, surmontée du titre « El Sahara es de Marruecos » (Le Sahara est marocain). Ce n’est autre que la version salsa et en langue espagnole de la célèbre « Sawt el Hassan » chantée lors de la Marche verte en 1975.

Après un an de travail, les deux artistes ont lancé la chanson le 6 novembre au soir, à l’occasion du 42e anniversaire de la marche vers le Sahara. Plus de 15 heures après son lancement, elle a été visionnée plus de 27.000 fois sur YouTube.

Les paroles sont donc la traduction littérale du chant en arabe, ponctuées de phrases inédites lancées par le chanteur. « Ici sont unis les latinos avec le Sahara » ou encore « Maintenant, tout le monde le sait, le Sahara est marocain » figurent parmi les passages rajoutés à la version originale. Le ton est donné. Ces « animations« , selon Tito Ramon Romero, ont pour but de « faire passer le message en espagnol« .

L’artiste vénézuélien, arrivé au Maroc il y a plus de huit ans, est marié depuis 2013 à une Marocaine avec qui il a eu un enfant. Basé entre sa maison de Casablanca et son travail à Marrakech, il jongle entre soirées privées, restaurants et hôtels.

C’est au Fuego Latino, restaurant brésilien de Marrakech qu’il rencontre Badr Maskaoui, alias Pedro Hierro. « Tous les jours où je chantais, pendant cinq ans, nous fermions le second set avec la chanson du Sahara en arabe. Mais les étrangers ne comprenaient pas toujours le message« , nous explique-t-il. D’où l’idée de Badr Maskaoui de réaliser une version espagnole.

Enregistré à Caracas, produit à Casablanca

« Je me suis rendu compte que beaucoup de pays latinos étaient contre la marocanité du Sahara, j’ai voulu mettre une version en espagnol pour qu’ils comprennent notre histoire« , nous affirme Badr Maskaoui. Pendant un an, les deux acolytes ont travaillé, notamment avec Rafael Onusa pour l’arrangement au Vénézuéla et Tizaf Mohcine, le chanteur du groupe Fnaïre, pour la production.

« La partie instrumentale, avec les trombones et les congas, a été enregistrée l’année dernière dans un studio au Vénézuéla. Ma voix, je l’ai faite ici à Casablanca« , nous raconte Tito Ramon Romero, qui nous précise avoir payé une bonne partie de la production de sa poche. « Mais nous n’attendons rien financièrement de cette chanson« , assurent de concert les deux partenaires.

L’équipe a envoyé la chanson à des radios comme Hit Radio et Med Radio pour qu’elle passe dans les prochains jours, selon Badr Maskaoui. Il espère continuer avec ses coéquipiers dans la même veine. « Nous aimerions par exemple faire un titre après la qualification du Maroc à la Coupe du monde de Russie« , espère-t-il.

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