« En ces circonstances particulières que traverse l’Espagne voisine, le Royaume du Maroc apporte son plein soutien au gouvernement espagnol, en vue d’assurer le respect de la Constitution, et préserver l’unité nationale et la souveraineté du pays, » indique un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères publié le 27 octobre.
« Le Royaume du Maroc, qui fait face lui-même et depuis plusieurs années, à une menace séparatiste, ne reconnait pas et ne reconnaitra pas à l’avenir, la déclaration unilatérale d’indépendance de la Catalogne. Il comprend la réaction des autorités espagnoles et exprime son entière solidarité avec elles« , poursuit le communiqué marocain.
Alors que des milliers d’indépendantistes fêtaient leur « République » dans plusieurs villes catalanes, le gouvernement espagnol a annoncé, comme prévu, la mise sous tutelle de la région. Le 27 octobre, le gouvernement espagnol a répliqué à la déclaration d’indépendance de la Catalogne en destituant son exécutif et en convoquant des élections régionales avec lesquelles il espère résoudre une crise politique sans précédent depuis la fin de la dictature de Franco.
À l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a annoncé une batterie de mesures drastiques dont la destitution du président séparatiste catalan Carles Puigdemont, de son cabinet et du directeur de la police de Catalogne. Évoquant une « indépendance déchirante, triste et angoissante« , M. Rajoy a aussi décrété la dissolution immédiate du parlement catalan, en vue de la tenue d’élections le 21 décembre.
Ces mesures prises au titre de l’article 155 de la Constitution entraînent une suspension de facto de l’autonomie de la Catalogne. Madrid affirme qu’il en fera un usage a minima pour « restaurer l’ordre constitutionnel » dans cette région de la taille de la Belgique, où vivent 16 % des Espagnols. « Le gouvernement a adopté ces mesures pour éviter la prise en otage inadmissible d’une majorité des Catalans et le vol d’une partie du territoire au reste des Espagnols« , a-t-il expliqué.
Son annonce a été accueillie par les huées des milliers de personnes massés à Barcelone pour célébrer l’ »indépendance« . Mais les manifestants l’ont vite oublié, reprenant leur fête animée par un concert et des feux d’artifice qui ont brièvement illuminé le quartier gothique de la ville, où siège le gouvernement catalan.
Signe de l’inquiétude suscitée par cette crise en Europe, le président de la Commission Jean-Claude Juncker a souligné que l’UE n’avait « pas besoin d’autres fissures« . Ottawa, Washington, Londres, Berlin et Paris, comme l’OTAN et l’ONU, ont à l’instar de Rabat également fait savoir qu’ils soutenaient l’unité de l’Espagne.
(Avec agences)
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