Les syndicats d’enseignants ne décolèrent pas après la publication par le ministère de l’Éducation nationale d’une liste nominative de professeurs absents durant le premier mois de la rentrée scolaire 2017/2018. Une mesure que le département de Mohamed Hassad compte répéter mensuellement.
« Que l’opinion publique soit avisée du taux d’absentéisme (0,25%) nous parait normal, mais la publication d’une liste nominative en dehors de l’établissement concerné nous semble exagérée« , estime Abderrazak Drissi, secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE). Pour lui les problèmes plombant l’enseignement public « vont au-delà de cette mesure ».
Dans cette optique, trois syndicats de professionnels affiliés à l’UMT, l’UNTM et l’UGTM ont lancé un appel à la grève et au port de brassards rouges ce jeudi 19 octobre, en signe de protestation.
Outre cette décision, une partie des 611 enseignants disposant de justificatifs de leurs absences comptent poursuivre en justice le ministre Mohamed Hassad, dénonçant de la « délation » et des « accusations d’emplois fictifs« , souligne un enseignant de Rabat. Il précise que ce recours judiciaire est entrepris à titre individuel par plusieurs enseignants « stupéfaits de voir leurs noms cités sur internet« .
Une source au sein du ministère de l’Éducation nationale affirme que les intéressés sont en droit d’entamer une procédure judiciaire. « Nous n’avons pas d’objection en ce sens. Ce sera au tribunal administratif de trancher s’il y a entrave à la loi« .
Notre interlocuteur précise que l’objectif principal de la publication de cette liste « n’est pas de diffamer une partie du corps enseignant, mais de prouver, contrairement à ce qui se répète en boucle, que le nombre d’absences dans le secteur atteint des proportions extrêmes« .
Pour Abderrazak Drissi dont le syndicat « suit de près l’évolution du dossier en dépit du non-appel à faire grève », cette polémique n’a pour autre finalité que de « porter la responsabilité de l’état actuel de la scolarité aux enseignants ». Ce dernier résulte, selon le secrétaire général de la FNE, des politiques appliquées par les différents gouvernements précédents.
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