Depuis le 5 octobre vers 23h, Tout sur l’Algérie (TSA), est inaccessible sur les réseaux de l’opérateur public Algérie-Télécom et de sa filiale Mobilis. Pour les responsables du premier site d’information algérien, il ne peut s’agir que d’un « blocage volontaire« .
« N’importe quel informaticien vous dira qu’un tel problème technique ne peut pas durer plus d’une semaine« , affirme Hamid Guermache, cofondateur et directeur de publication de TSA – dont les versions francophone et arabophone, qui revendiquent plus de 7 millions de visiteurs chaque mois, demeurent toutefois accessibles depuis l’étranger et les fournisseurs d’accès privés Djeezy et Ooredoo.
Lundi dernier, le ministre algérien de la Communication avait déclaré, sur les ondes de la radio nationale, qu’il s’agissait d’un souci technique qui n’avait « rien à voir » avec son département. Contacté à plusieurs reprises par TSA, Algérie-Télécom n’a pas livré d’explications officielles, nous assure Hamid Guemache.
« C’est la première fois que cela nous arrive, en tout cas sous cette forme-là. Nous n’avons aucun article diffamatoire ou attentatoire à la vie privée à nous reprocher. Pour nous, il s’agit d’une forme de censure que le gouvernement ne veut pas assumer« , estime celui qui a créé la plateforme avec son frère Lounès, il y a tout juste dix ans.
« Le fait que TSA soit inaccessible sur les seuls opérateurs publics laisse à penser qu’il s’agit bien d’un blocage politique, eu égard au ton critique du site« , a jugé Reporters sans frontières, dans un communiqué publié jeudi.
L’ONG a appelé le régime algérien à « mettre tout en œuvre pour permettre un retour rapide à la normale et assurer le pluralisme de l’information« , dans ce pays que son dernier palmarès de la liberté de la presse a classé au 134e rang mondial – soit tout juste une place derrière le Maroc.
Chez le voisin de l’Est, cinq sites d’informations sont toujours bloqués, sans que les autorités aient jusqu’à maintenant avancé de raisons précises. La presse en ligne ne fait l’objet d’aucun statut particulier susceptible de protéger les journalistes et d’encadrer leur activité.
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