Des procureurs antiterroristes européens et marocains critiquent le chiffrement des communications

Quatre procureurs spéciaux chargés de la lutte antiterroriste critiquent le chiffrement des communications.

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Quatre procureurs spéciaux chargés de la lutte antiterroriste en France, en Espagne, au Maroc et en Belgique, critiquent dans une lettre ouverte publiée jeudi 5 octobre, le développement des technologies de chiffrement des communications qui « fragilisent considérablement leurs enquêtes parfois au point de les rendre impossibles ». C’est en tout cas ce que relève un article publié, vendredi 6 octobre, par le journal français Le Monde.

Comme le rappellent nos confrères français, le chiffrement permet de s’assurer que le contenu d’un message ne soit lisible que par le destinataire et l’auteur du message. Laissant les différents intermédiaires, qu’il s’agisse du fournisseur d’accès, de l’éditeur de l’application ou d’une personne qui écouterait la ligne utilisée, dans l’incapacité de le déchiffrer.

Prévu pour protéger les utilisateurs et garantir la confidentialité de leurs données personnelles, ce chiffrement dit de « bout en bout« , comme le fait l’application mobile WhatsApp, a été remis en question par plusieurs responsables politiques européens et américains qui demandent l’affaiblissement du chiffrement pour permettre, entre autres, de déchiffrer les communications de potentiels terroristes.

Une demande vivement critiquée par les spécialistes du chiffrement qui affirment, comme le rappelle le journal Le Monde, que « toute faille peut être découverte et exploitée par des acteurs mal intentionnés« .

Face à ce dilemme, la solution proposée par les quatre procureurs signataires n’est cependant pas très claire : « Le développement du chiffrement nous amène à unir nos voix pour que, d’une part, nos gouvernements consentent les investissements nécessaires pour permettre à nos services de sécurité de suivre ces évolutions et, de l’autre, que les autorités nationales et internationales se mobilisent et mettent les sociétés commerciales impliquées face à leurs responsabilités« .

Selon eux, « il est aussi indispensable que des accords clairs soient pris avec les pays concernés et que nos législations permettent à l’autorité judiciaire, moyennant de strictes garanties procédurales, d’avoir accès à ces données lorsque des vies sont en jeu, comme en matière de terrorisme« .

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