Mounir Jazouli : "Le lancement des banques participatives a dopé les investissements publicitaires du secteur bancaire"

Les derniers chiffres du Groupement des annonceurs du Maroc témoignent d'une reprise à la hausse des investissements publicitaires à fin juillet 2017, atteignant 3,4 milliards de dirhams (+2,7% comparé à la même période en 2016). Pour comprendre cette tendance, nous avons posé 3 questions au président du GAM, Mounir Jazouli.

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Mounir Jazouli, président du Groupement des annonceurs marocains (GAM). Crédit: Y. Toumi/Telquel

Le secteur bancaire a enregistré une forte hausse de 14,5% des investissements dans le secteur publicitaire. Au niveau des médias, la télévision continue de se tailler la part du lion en drainant 1,4 milliard d’investissements, tandis que la presse écrite perd du terrain. Les radios continuent de reprendre des couleurs et sont le 3e segment le plus attractif pour les annonceurs, avec 566 millions d’investissements publicitaires absorbés.

Telquel.ma: Comment expliquer l’intérêt grandissant des annonceurs pour la radio qui a enregistré une hausse de 10 %?

Mounir Jazouli: La radio est depuis quelques années un média mesurable. Qui dit mesure d’audience, dit plusieurs possibilités pour les annonceurs de mesurer l’impact de leurs actions et de les orienter à travers l’identification des profils des auditeurs, la quantification de ceux-ci en fonction des créneaux horaires et des contenus éditoriaux.

Ensuite, depuis la libéralisation du secteur, le paysage radiophonique s’est élargi et a atteint un certain niveau de maturité qui lui permet d’offrir une diversité de produits médias, et de multiplier les possibilités pour les annonceurs.

Autre avantage: la chaîne de production d’une pub radio est courte. Un annonceur peut produire une annonce en une matinée et la diffuser le soir même. Enfin, la radio est un média de proximité et d’intimité. Il faut savoir qu’un tiers des Marocains écoutent la radio sur leurs téléphones.

Est-ce qu’on peut dire que la progression des investissements publicitaires du secteur bancaire a été dopée par le lancement des banques participatives ?

Grosso modo, oui. Le lancement de nouvelles marques signifie la mobilisation d’importants moyens pour l’installation de la marque. Nous l’avons relevé en analysant les investissements médias des deux premières marques à s’être lancées (Umnia Bank et Bank Assafa, NDLR) qui ont mobilisé de grosses sommes pour leur promotion.

Comment se présente la fin de l’année ?

Selon nos analyses sur les dernières années, la rentrée – septembre et début octobre – est généralement marquée par une hausse en comparaison avec le mois d’août. Il faut aussi compter avec l’effet fin d’année où les marques de grande consommation jouent leur dernière ligne droite, avec les promotions, ce qui explique une publicité plus intensive afin de rattraper les objectifs annuels. Je crois que l’on continuera sur un trend haussier, mais qui restera un peu timide. Si je devais chiffrer cela, je dirais que l’on clôturera l’année 2017 autour de +2,5%.

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