Le Département d’État américain a publié le 15 août son rapport annuel sur la liberté religieuse dans le monde. Le document, qui consacre 12 pages au Maroc, relève que les citoyens de confession juive « ont continué à vivre et à fréquenter les synagogues en sécurité, et à organiser leurs offices religieux de façon régulière« . Il note en revanche que les minorités religieuses non reconnues sont victimes d' »ostracisme, d’humiliation, de discrimination professionnelle« , ainsi que de « violences ». Autant de raison qui les contraignent à « pratiquer leur foi dans le secret« .
À titre d’exemple, le rapport mentionne certains faits marquants de l’année 2016. Parmi ceux-ci, le cas de « deux individus attaqués en juin à Rabat et Marrakech par des groupes de jeunes pour avoir fumé des cigarettes pendant les heures de jeûne lors du ramadan« , ainsi que celui « de Marocains convertis au christianisme qui ont signalé qu’ils étaient victimes de pressions pour renoncer à leur foi ».
Le cas du « leader chiite Abdou El Chakrani, arrêté en mai pour des irrégularités financières, alors que certains de ses confrères assurent qu’il était ciblé pour ses convictions religieuses », est également cité.
Le département d’État américain estime que les « juifs, chrétiens, chiites et bahaïs » constituent 1% de la population marocaine. Selon le rapport, le royaume compte « entre 3.000 et 4.000 juifs, dont 2.500 à Casablanca« , qui « vivent et fréquentent les synagogues en sécurité« . Le nombre de chrétiens marocains est compris « entre 2.000 et 6.000, même si certains leaders chrétiens l’estiment à 50.000« .
Concernant les étrangers, ils sont « au moins 30.000 de confession catholique romaine, et 10.000 protestants« , révèle la même source. S’ils « ont pris part aux services religieux sans restriction de la part du gouvernement », certains d’entre eux ont rapporté que « peu de chrétiens marocains fréquentaient leurs églises, par peur d’être accusés de prosélytisme« . Les chiites sont eux évalués à « des dizaines de milliers dont la majorité est basée dans le nord« .
Le rapport du département d’État américain sur les libertés religieuses se cantonne à un état des lieux sur la base des rapports et de témoignages d’ONG et de membres de la société civile. Il ne livre pas de position ni d’appréciation de la part du gouvernement américain sur la situation des libertés religieuses dans le pays.
Le département dirigé désormais par Rex Tillerson évalue chaque année depuis 2001 la liberté religieuse dans le monde. Selon la dernière édition du rapport, les pays les plus « préoccupants » en matière de respect de la liberté religieuse sont l’Arabie saoudite, l’Iran, la Chine, l’Érythrée, le Soudan, la Birmanie, la Corée du Nord, le Turkménistan et l’Ouzbékistan et le Tadjikistan.
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