UA : Ouverture du 29e Sommet des chefs d’État avec Moulay Rachid

Moulay Rachid représentait Mohammed VI au sommet des chefs d’État de l’UA, lors de son ouverture le 3 juillet à Addis-Abeba. L’ordre du jour de cette 29e Assemblée ordinaire.

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Cérémonie d'ouverture du 29e Sommet de l'UA avec Moulay Rachid, en bas à droite. Crédit : TelQuel

La 29e assemblée ordinaire de l’Union africaine, qui réunit l’ensemble de ses chefs d’État, s’est ouverte le 3 juillet à Addis Abeba en présence de Moulay Rachid. Le prince, qui représente Mohammed VI, est arrivé pour l’assemblée plénière, à l’issue d’une réunion à huis clos au cours de laquelle les chefs d’État débâtaient de l’implémentation du rapport du président rwandais Paula Kagame sur les réformes institutionnelles de l’organisation, adoptée en janvier dernier. « Nous devons regarder le processus de réformes comme la dernière et meilleure chance pour l’Union africaine de gérer ses finances et assurer l’estime des peuples que nous servons, » a déclaré Paul Kagame au cours de cette réunion à huis clos. Son rapport prévoit notamment que les sommets de l’Union africaine ne se tiennent plus qu’une seule fois par an, en janvier, avec néanmoins, en juillet, un sommet restreint avec les trois présidents de l’UA en exercice, sortant et entrant, ainsi que les présidents des communautés économiques régionales. Cette refonte institutionnelle prévoit également une taxe de 0,2 % sur l’ensemble des importations pour contribuer au budget de l’UA.

Le rapport Mohammed VI sur la migration

Concertation entre Nasser Bourita et Moulay Rachid, avant qu'il ne lise un discours royal. Crédit : TelQuel
Concertation entre Nasser Bourita et Moulay Rachid, avant qu’il ne lise un discours royal. Crédit : TelQuel

La question de la mise en œuvre des « réformes Kagame » est le point central à l’ordre du jour du sommet. Il s’agira aussi d’adopter une série de rapport. Les chefs d’État devront notamment adopter deux rapports du Conseil paix et sécurité présidé par l’Algérien Smaïl Chergui et qui devrait occuper la diplomatie marocaine cet après-midi. Six autres rapports, confiés à six chefs d’État sur autant de thèmes relatifs à l’implémentation du plan d’action de l’Agenda 2063 doivent être remis lors de ce sommet. Moulay Rachid, après avoir lu un discours royal, a remis en main propre, au cours d’un entretien bilatéral avec le président guinéen et président en exercice de l’Union africaine Alpha Condé, la note initiale du rapport sur la migration en Afrique qui avait été confié à Mohammed VI. Le président tchadien Idriss Déby a quant à lui présenté le sien sur le thème du sommet de cette année, la jeunesse, lors de la session d’ouverture du sommet. Le rapport du président algérien Abdelaziz Bouteflika devait être présenté dans l’après-midi, sur le terrorisme et l’extrémisme en Afrique.

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Le Sahara, encore et toujours

Durant la cérémonie d’ouverture, le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki a une nouvelle fois enjoint les membres de l’UA à passer l’action, en faisant remarquer que « les décisions s’entassent, et la plupart finissent dans les tiroirs. » Dans une partie de son discours relatif à la paix et à la sécurité en Afrique, le président de la Commission déclare : « Bien que nous nous félicitons de la baisse des tensions autour de Guerguerat au Sahara occidental, de la nomination d’un nouveau représentant de Secrétaire général des Nations unies et de l’intention de celui-ci de lancer une nouvelle initiative de règlement pacifique au conflit, nous restons préoccupés par l’impasse actuelle. Nous espérons que la présence des deux parties comme membres de notre Union facilitera une solution consensuelle, conforme à la légalité internationale. » La diplomatie marocaine relève à cet effet que la terminologie — « dernière colonie d’Afrique », « territoire occupé », « souffrance du peuple du Sahara occidental » — qui prévalait sous le mandat de la précédente présidente de la Commission, la Sudafricaine Nkosazana Dlamini-Zuma a disparu. Elle note aussi que l’UA se place sous leadership de l’ONU pour le règlement du conflit et ne fait pas mention de son propre envoyé spécial, Joakim Chissano. Enfin, elle relève que Moussa Faki appelle de ses vœux une « solution politique consensuelle« , sans faire mention « d’autodétermination » et encore moins de « référendum« .

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Quand Mugabe offre 300 vaches à l’UA

Robert Mugabe remet un chèque d'un million de dollars à la Fondation de l'UA, correspondant à la vente aux enchères de 300 000 de ses têtes de bétail personnelles. Crédit : TelQuel
Robert Mugabe remet un chèque d’un million de dollars à la Fondation de l’UA, correspondant à la vente aux enchères de 300 000 de ses têtes de bétail personnelles. Crédit : TelQuel

La cérémonie s’est poursuivie par le lancement de la campagne de promotion du nom de domaine « . africa », conçu « pour la promotion des entreprises, des cultures et des peuples d’Afrique sur l’Internet. » Pour le promouvoir, une caravane sillonnera durant six mois les pays d’Afrique et plantera un drapeau « . africa » au sommet du mont Kilimandjaro avant de revenir en Éthiopie pour le prochain sommet en janvier 2018. La cérémonie a également été marquée par la remise d’un chèque d’un million de dollars du président du Zimbabwe Robert Mugabe à l’ordre de la Fondation de l’Union africaine. « Le président avait promis en 2015 d’offrir 300 têtes de bétail à la fondation. Elle ne savait pas où les mettre donc le président Mugabe les a vendus, » explique la porte-parole de l’Union africaine. « Nous avons vendu ces vaches de mon bétail personnel aux enchères, ce qui a permis de doubler ma promesse de don, » a expliqué le président du Zimbabwe, doyen de l’Assemblée des chefs d’État.

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