Le 11 juin prochain, Rabat devrait accueillir une manifestation de soutien au Hirak du Rif. L’appel a été essentiellement lancé par des militants de gauche basés à Casablanca et dans la capitale. La Fédération de la gauche démocratique (FGD), mais aussi le mouvement Anfass démocratique figurent parmi les premiers à avoir annoncé leur participation.
La présence de la FGD à cette manifestation nous a été confirmée par la secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib. Cet évènement verra également la participation d’Al Adl Wal Ihssane (AWI) qui a officialisé sa présence dans un communiqué publié par le site de la Jamaâ le 6 juin. « Cette manifestation est un peu similaire à ce qui a été fait durant le 20 février où plusieurs partis politiques étaient descendus dans la rue« , nous explique-t-on du côté de l’organisation de la manifestation qui marque le retour d’Al Adl Wal Ihssane dans les rues. A noter toutefois que contrairement au 20-février, cette fois-ci, seuls les partis de la FGD et Al Adl ont répondu à cet appel.
La participation de la Jamaâ à cette manifestation peut paraître étonnante lorsque l’on sait que le mouvement n’avait pas officiellement communiqué sur le Hirak depuis le début des manifestations. « Nous suivons ce qui se passe à Al Hoceima de près et depuis le début du Hirak. Les membres de la Jamâa sont présents dans les manifestations à Al Hoceima, mais à titre individuel. Nous prenons part aux comités de coordinations à Tanger, Rabat, Nador, Imzouren… Il n’y a pas d’appartenance quand il s’agit de cause nationale », explique le porte-parole d’AWI, Hassan Bennajah.
« Aucune coordination n’a été effectuée avec Al Adl Wal Ihssane » en prévision de la manifestation du 11 juin, nous déclare Nabila Mounib qui précise que cette marche de soutien « est ouverte à tous les Marocains, quelle que soit leur idéologie afin qu’ils expriment leur position sur ce qui se passe dans le Rif« . La dirigeante du PSU n’hésite néanmoins pas à tacler le mouvement. « Al Adl Wal Ihssane est toujours là pour se greffer à un mouvement. J’ai envie de dire à la fois tant pis et tant mieux. Au moment où il faut prendre des décisions, ils se débinent, comme ce fut le cas durant le mouvement du 20 février« , souligne la patronne du PSU.
Pour Hassan Bennajah, le silence d’AWI sur les évènements à Al Hoceima s’explique par le « temps de réflexion » qu’a voulu s’accorder le mouvement sur le sujet. « Nous ne sommes pas un tourne-disque. Nous préférons procéder à une évaluation de la situation avant de nous prononcer. Le plus important, c’est d’être dans les rangs du peuple. La situation à Al Hoceima, mais aussi ailleurs, nous interpelle par rapport à nos convictions« , explique le porte-parole de la Jamaâ. Hassan Benajjah, affirme que la marche du 11 juin servira de « test à l’État. Ils [les responsables, NDLR] disent qu’ils respectent les droits de l’Homme et ceux des manifestants. La balle est désormais dans leur camp« .
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